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Afrique économie

24 Episodes

2 minutes | Aug 8, 2022
Surveillance environnementale, un laboratoire inédit au port de Cotonou
C’est une innovation unique en son genre en Afrique de l’Ouest, le Port Autonome de Cotonou s’est doté d’une plateforme de surveillance environnementale, fruit d’une collaboration entre le port et l’Université d’Abomey-Calavi, l’IRD (l’Institut de recherche et de développement) français et la coopération belge. Le but, surveiller les virus et espèces invasives entrant et sortant du port.  « Vous êtes précisément au niveau des locaux de la plateforme portuaire de surveillance environnementale qui s’occupe des invasions biologiques… » : Sylvestre Badou est diplômé de l’université d’Abomey-Calavi. Avec une poignée d’autres jeunes scientifiques béninois, il passe ses journées à traquer les populations qui vivent cachées dans les entrepôts du port de Cotonou, dans les cales des navires et les eaux de ballast. Leurs cibles : les insectes, les virus et les rongeurs… « Les ports sont des portes d’entrée pour ces espèces qui sont véhiculées à travers les échanges commerciaux., explique Sylvestre Badou. Notre but, c’est à la fois de pouvoir prévenir, mais aussi protéger les acteurs portuaires, parce qu’à partir du moment où les rongeurs arrivent à entrer dans le port de Cotonou, ils sont susceptibles de se disséminer dans la ville, et pourquoi pas même jusque dans les pays de l’hinterland qui utilisent le port de Cotonou comme port de transit. » Fonctionnel depuis 2021, le laboratoire a déjà détecté un virus de fièvre hémorragique d’origine vietnamienne, retrouvé sur un rongeur capturé dans les entrepôts. Les succès de cette plateforme de surveillance sont à mettre au crédit de l’université d’Abomey-Calavi, et aussi de ses partenaires, l’IRD, la coopération scientifique française, et l’Enabel, la coopération technique belge qui a financé le projet. Paul-Henri Dossou, lui aussi scientifique, s’occupe des bases de données du laboratoire.  « Le Bénin est l’un des premiers pays en Afrique à s’être doté d’un tel bijou, affirme Paul-Henri Dossou. D’après ce que je sais, en Occident, la plupart des travaux sont sous-traités par des laboratoires extérieurs qui ne dépendent pas des ports ou de la fonction publique. Et l’on espère faire "cas d’école" et que d’autres pays en Afrique puissent nous emboiter le pas » Doté d’équipements de pointe, la plateforme permet d’analyser les génomes des rongeurs, notamment ce qui renforce les moyens de lutte contre leur prolifération. « À partir de nos analyses génétiques, si j’ai deux entrepôts, je peux savoir s’ils échangent entre eux des individus, explique Sylvestre Badou. De telle sorte que je peux conseiller aux autorités portuaires de faire les dératisations de façon simultanée. Ces analyses me permettent aussi d’aller plus loin, et de surveiller la résistance des rongeurs aux anticoagulants qui sont utilisés au niveau du port. Et à partir de là, je suis en mesure de proposer de nouvelles molécules qui permettront de réguler la population de rongeurs. » Ce laboratoire sert à protéger non seulement les travailleurs du port et l’ensemble du pays contre les virus et les espèces invasives, il protège aussi les partenaires commerciaux du Bénin, car la surveillance vise en outre à prévenir la dissémination des maladies locales vers d’autres continents.
2 minutes | Aug 7, 2022
L'Ouganda entré dans les pays à revenus intermédiaires?
Depuis plusieurs semaines, une polémique secoue le débat public ougandais. Elle fait suite au discours sur l’État de la nation du président Museveni début juillet. À cette occasion, le président ougandais a fait savoir que les revenus moyens par habitant ont récemment atteint ceux des pays à revenus intermédiaires. Des chiffres différents de ceux publiés par la Banque mondiale, ce qui a suscité de nombreuses réactions dans le pays. De notre correspondante à Kampala,  Dans ce village reculé du nord-ouest du pays situé dans la région pétrolière, Jeramaya, professeur à la retraite, s’est lancée dans un grand projet de maison avec l’argent des compensations. Pour lui, l’amélioration des conditions de vie des Ougandais ne fait aucun doute : « J’ai vécu dans les années 1960 et 1970, et je pense pouvoir dire que nous avons atteint ce statut. Notre quotidien s’est amélioré. Désormais, la majorité des personnes mangent ce qu’elles veulent et non plus juste ce qui est disponible. » Et pour les autorités, il ne fait aucun doute : la production prochaine du pétrole doit permettre au pays de compter parmi les pays aux revenus intermédiaire. Honey Malinga est le directeur du secteur pétrolier au ministère de l’Énergie. « Si vous aviez visité cette région en 1992 et que vous compariez à aujourd’hui, affirme-t-il, vous verriez une grande différence au niveau des infrastructures, en plus d’autres interventions qui ont été réalisées. C’est sûr, cela va changer le niveau de vie des Ougandais. » Mais sur le terrain, la situation semble plus complexe. Le nord-est du pays est actuellement touché par une crise alimentaire importante, et dans de nombreuses régions, les populations dénoncent des difficultés d’accès aux soins ou encore à l’éducation. Onesmus Mugenyi de l’organisation de la société civile ACODE [Advocates Coalition for Development and Environment] : « Il y a des paramètres utilisés pour définir si un pays est passé de la catégorie de pays à faibles revenus, à revenus intermédiaires. Ces paramètres sont connus et nous savons qu’ils n’ont pas encore été atteints. Nous ne pensons pas être arrivés à ce stade de revenus moyens. » Pour Hennery Sebukeera, de l’Autorité nationale de planification, « Nous avons eu des discussions techniques entre la Banque mondiale et le bureau ougandais des statistiques. Et nous avons pointé quelques divergences qui ont été harmonisées. » Selon lui, l’incompréhension viendrait d’une divergence de méthodologie : « Ce n'est pas un point de contentieux, c'est simplement une question de comment chacun communique. Et je pense que la Banque mondiale et le Bureau des statistiques communiquent en fonction de leurs points de vue sur ce qu'ils mesurent. » En réponse à cette annonce, les Ougandais ont publié de nombreuses illustrations, humoristiques ou graves, de leur réalité quotidienne.
2 minutes | Aug 4, 2022
Burkina Faso: une assurance pour les cultures contre les menaces climatiques
Au Burkina Faso, le gouvernement et ses partenaires mettent à la disposition des agriculteurs une assurance pour protéger leurs cultures contre les menaces climatiques. Après une période d’expérience, le dispositif est désormais proposé aux paysans de plusieurs régions du pays. L’assurance ne prend en compte pour le moment que le maïs et le sorgho. Ces deux espèces seront ainsi protégées contre la sècheresse pour les souscripteurs. Les détails de l'opération avec Yaya Boudani.  Cette nouvelle assurance agricole est un mécanisme mis en place par le gouvernement et ses partenaires pour protéger les producteurs. Elle est proposée à toute personne ayant une exploitation agricole, selon Jean-Marie Vianney Beyi, directeur général adjoint de la société d’assurance partenaire du projet. « En termes de souscription, le prix est unique, à savoir 12 397 francs à l'hectare. Et dans ces 12 397, l'État subventionne à hauteur de 50%. Donc, le producteur aura à payer à l'hectare 6 193 FCFA. En terme d'indemnisation, le plafond, c'est de 130 000 FCFA à l'hectare », explique-t-il, « mais ça ne veut pas dire qu'il y aura systématiquement ce montant qui va être alloué parce que ça dépendra des critères, parce qu'il y a des seuils d'alertes qui vont être calculés et déterminer le montant à payer par hectare selon les personnes qui seront touchées. » Cette assurance agricole ne couvre qu’un seul sinistre, la sécheresse. Selon Victor Bonogo, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, la sécheresse constitue 53% de la menace qui pèse sur les productions agricoles au Burkina Faso : « Très souvent sur les dix dernières années, nous avons une récurrence de sécheresse ou de poche de sécheresse, et nous vivons des déficits pluviométriques. C'est pratiquement l'un des facteurs qui fatiguent le plus nos producteurs au niveau du Burkina. » Pour l’heure, seules deux cultures sont couvertes par l’assurance : le maïs et le sorgho. Ce sont les produits les plus consommés par les populations. Alidou Bayilou, producteur dans la région de la boucle du Mouhoun, exploite 14 hectares de plusieurs cultures dont le maïs, le mil et le coton. Il a déjà perdu 50% de sa production, suite à des poches de sécheresse : « À un moment donné, où la production tirait vers la fin, vers la maturité, certaines céréales où graines n'étaient pas en forme, et certaines parcelles n'ont rien donné. Une telle assurance serait bienvenue au cas où il y aurait des sécheresses. Au lieu que le producteur soit perdant, au moins l'assurance pourrait arriver à l'indemniser un peu. Je pense que ce serait très important pour les producteurs. » Mady Condombo, président de la chambre régionale d’agriculture du centre-ouest, plaide pour la prise en compte d’autres cultures comme le riz ou le mil. Le gouvernement promet d’intégrer d’autres spéculations, au fur et à mesure que le processus produira ses résultats.
2 minutes | Aug 3, 2022
Les Ougandais durement touchés par la hausse des prix du carburant à la pompe
En Ouganda, les prix à la pompe sont au plus haut. Ils ont dépassé les 6 000 shillings ougandais, soit plus d’1,50 euro le litre. Diverses raisons expliquent des prix : la crise ukrainienne, mais également la hausse des coûts de transports pour ce pays qui ne possède pas de façade maritime. Cette hausse radicale des prix a des conséquences pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises. Dans cette station essence de Kampala, les clients ne se bousculent pas. Grace s'est forcée à venir faire le plein. Elle use de différentes stratégies pour limiter les passages à la pompe. « Évidemment, on ne peut plus prendre la voiture pour les loisirs, seulement pour les déplacements nécessaires. On essaie de réduire la distance des trajets ou de prendre un taxi moto. » La demande à la pompe a baissé d’environ 40%. Ronald vient mettre quelques shillings dans le réservoir de son deux-roues, pourtant il est taxi-moto. « Avant, je travaillais dans un cinéma, mais avec le Covid, les activités se sont arrêtées pendant près de deux ans. J’ai acheté une moto pour gagner ma vie comme taxi. Mais maintenant ma vie est de nouveau très compliquée. Je dois encore changer d’activité. Je vais retourner dans mon village reculé. » Avec un PIB de 900 dollars par habitant selon la Banque mondiale, la population est durement touchée par cette hausse des prix du carburant. Mais elle n'est pas la seule à en souffrir, les entreprises le sont également. « Actuellement, nous n’avons pas de solutions, déplore Tom Joseph Mukasa, chef de la direction de PEARL, une entreprise du bâtiment. La seule chose est de négocier une marge de manœuvre avec le client. L’aspiration de tous : des véhicules plus légers, être plus efficace dans l’organisation, mais ce n’est pas toujours facile. Donc aujourd’hui principalement, nous rognons sur ce qui devrait être nos marges. » Une des conséquences visibles à Kampala : les routes particulièrement congestionnées de la capitale sont aujourd’hui bien vides. Les habitants sont obligés de laisser leurs véhicules au garage, concède Hennery Sebukeera chef de département de l’autorité nationale de planification. Cependant, il n’est pas envisageable selon lui pour l’État de subventionner le carburant pour alléger la facture des consommateurs… « La solution viable est en fait de laisser faire la loi de l’offre et de la demande pour que les gens rationalisent leur consommation de carburant et que l’économie puisse également se stabiliser au fil du temps. Sinon, les subventions coûteraient cher au Trésor et je ne pense pas que nous puissions nous le permettre. » À moyen terme, l’autorité de planification souhaite multiplier par trois les capacités de stocks de carburant aujourd’hui d’un mois. Sur le long terme, l’État compte sur le raffinage de son propre pétrole.
2 minutes | Aug 2, 2022
En Afrique, la remontée des taux en Amérique et en Europe inquiète
C’est une tendance mondiale qui inquiète les pays africains. Les économies avancées augmentent leurs taux d’intérêt dans le but de freiner l’inflation. Conséquences, l’argent est plus cher et les États africains vont devoir payer davantage pour emprunter sur les marchés financiers. Le FMI redoute une nouvelle crise de la dette, mais il existe des solutions, elles passent par les marchés locaux des capitaux. En juin dernier le Nigeria a renoncé à un emprunt international de 950 millions de dollars pourtant nécessaire pour boucler son budget. Raison invoquée, les conditions financières n’étaient plus avantageuses. En clair, les intérêts réclamés par les banques étaient trop élevés. La hausse des taux d’intérêt américains provoque un mouvement mondial de renchérissement du crédit. Emprunter en devises fortes devient plus coûteux, et aussi plus difficile, comme l’explique Anouar Hassoune, directeur Afrique de l’Ouest de GCR Rating, l’agence de notation financière sud-africaine : « Lorsque les taux d’intérêt sont à la hausse, la liquidité dans cette devise tend à devenir plus rare. Et le problème que nous avons en Afrique, c’est un problème de prix de la dette certainement, mais c’est surtout un problème de mise à disposition de la liquidité en devise pour nos économies, observe le directeur de GCR Rating. Et aujourd’hui, avec une hausse de taux de cette amplitude, la liquidité disponible pour les pays émergents, en dollars et en euros pour les pays africains risque de se raréfier. » Les États africains doivent donc songer à se tourner vers leurs propres marchés des capitaux qui sont libellés en monnaies locales. Emprunter dans sa monnaie présente l’avantage de ne plus dépendre des rentrées de devises pour rembourser les prêteurs. C’est l’avis de Stanislas Zeze, PDG de Bloomfield Investment corporation, première agence de notation financière d’Afrique francophone. Pour lui, l’Afrique doit diversifier ses produits financiers. « Vous savez, dans les pays africains, la liquidité existe. C’est juste qu’il faut bien organiser les marchés financiers pour pouvoir capter cette liquidité. Prenez l’exemple de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest, NDLR), où il n’y avait pendant longtemps qu’un seul produit financier proposé aux investisseurs qui était “l’obligation souveraine”, explique Stanislas Zeze. À un moment donné, elle a commencé à s’essouffler, ils ont introduit le Sukuk (produit financier de type obligation respectant les règles de la finance islamique, NDLR) et on a vu émerger un autre type d’investisseur islamique qui a renforcé la liquidité du marché, précise le PDG de Bloomfield Investment corporation. Et ensuite, on a vu émerger les Green Bond (Obligations vertes, NDLR) et on a vu émerger également un autre type d’investisseur. Donc cela veut dire qu’il faut diversifier les produits financiers de sorte à attirer de nouveaux investisseurs. » Comme le disent les financiers, « les marchés sont profonds » et il suffit de savoir les organiser. Les États disposent aussi d’outils modernes pour financer leurs besoins en infrastructures sans recourir à l’emprunt, comme les PPP, les partenariats public-privé. L’endettement n’est pas une fatalité, et les agences de notation africaines poussent les États à mieux penser leurs politiques de financement.
2 minutes | Aug 1, 2022
Burkina Faso: les céréales locales séduisent les amateurs de pain
Face à l’augmentation du prix de la farine de blé et les conséquences sur le prix du pain, et des produits à base de blé, l’artisan chocolatier André Bayala lance la fabrication de pain à base de farine de céréales locales. Mil, sorgho, Niebé, Mung Bean, maïs, riz, plusieurs qualités de pain et de produits ont été présentées à des consommateurs déjà conquis. De notre correspondant à Ouagadougou, « Là, c’est 400 grammes, vous l’avez ici en 180 grammes et ici à 60 grammes. » Selon l’artisan chocolatier André Bayala, ces différentes variétés de pain fait à base de céréales locales ont une valeur nutritive plus importante que le pain habituellement consommé par les populations. « C’est un pain qui est complet, qui aide beaucoup dans la croissance, surtout des tous petits, également des personnes âgées. Ils peuvent le digérer facilement. » Selon les responsables de boulangerie, de janvier 2021 à avril 2022, le prix de la farine de blé est passé de 350 000 à 500 000 francs CFA la tonne pour les farines importées, et de 338 250 à 450 000 francs CFA la tonne pour la farine produite localement. Conséquence : le poids du pain est passé de 200 à 160 grammes pour le même prix. Selon André Bayala, l’utilisation de la farine locale serait une réponse à cette inflation. « Ces farines que nous réalisons, ce sont des produits de chez nous, donc ils n’ont pas subi les effets du transport. C’est déjà un pas en avant avec le prix des carburants qui coûtent cher. Relativement au prix du carburant justement, par rapport au blé, cette farine est nettement moins chère. » Les amateurs de pain conquis  Ces nouveaux types de pain sont disponibles pour le moment à partir 100 francs CFA et 75 francs CFA la portion de 100 g en fonction des différents ingrédients utilisés. Les premiers consommateurs en sont déjà satisfaits. « Personnellement ça m’a émerveillé quand je suis rentré avec les différents noms sur les pains », s'enthousiasme un consommateur. « Ce qui m’a beaucoup plu, c’est le pain du petit mil. Quand on le mange, on sent que c’est meilleur », assure une autre. « Je l’ai dégusté. Mais où peut-on trouver tout cela le matin si on veut commander du pain ? », interroge un troisième. La réponse à la question sur la disponibilité de ces différents types de pain viendra des futurs stagiaires du centre de formation professionnelle des métiers de la bouche André Bayala. Le centre se prépare à accueillir une centaine de jeunes, selon Seydou Traoré, chargé de programme suivi-évaluation et capitalisation au Programme d'appui à la formation professionnelle duale. « Ces jeunes qui vont se former vont avoir aussi l’opportunité de découvrir comment on fabrique ces nouveaux pains. On espère qu’ils vont s’installer à leur propre compte dans les différentes communes du Burkina. » Le chef André Bayala assure que le processus d’amélioration des recettes va se poursuivre afin de diversifier et rendre encore plus accessible le pain, malgré la crise.
2 minutes | Jul 31, 2022
En Tunisie, la green-tech de Yassine Khelifi valorise les oliviers
En Tunisie, les start-up green se développent de plus en plus grâce à des jeunes qui misent sur les énergies renouvelables. Avec sa start-up Bioheat, Yassine Khelifi crée des buchettes combustibles à base de grignons d’olives, pour remplacer le bois. De notre correspondante à Tunis, Lorsqu'il était enfant, Yassine voyait souvent des agricultrices préparer le pain tabouna, un pain traditionnel rond, avec un feu à base de déchets d’olives récoltées dans les champs d’oliviers. De cette méthode naturelle, il en a tiré une idée de start-up avec une machine qu’il a conçue dans la ferme familiale en périphérie de Tunis. Elle compresse les déchets des grignons et la pulpe pour en faire une buchette. Il a fallu quatre ans à l'entrepreneur pour transformer une idée en un objet fini. Yassine Khelifi avait d'abord songé à importer des machines déjà existantes, mais la composition particulière du grignon rendait leur utilisation impossible. « À l’échelle internationale, ils font la briquette à partir de sciure de bois, de biomasse... Ce n’est pas la même composition que les grignons et la pulpe », explique-t-il. Les briquettes qui sortent de la machine ont un taux d'humidité entre 40 et 50%. Yassine doit ensuite les faire sécher au soleil pendant près d’un mois pour qu’elles deviennent combustibles. Le processus de fabrication est entièrement bio et artisanal. Les briquettes émettent moins de CO2 que le bois en brûlant et reviennent moins cher Un produit qui séduit aussi en Europe « La capacité de production de la machine est estimée à 1 000 tonnes par an. Aujourd'hui, on est juste à 10% de la capacité de production et cela est dû au manque de surface de séchage, précise Yassine. C’est pourquoi on est sur une ligne de levée de fonds pour atteindre la capacité des 1 000 tonnes. » La demande pour cette énergie est forte, surtout avec les enjeux autour du gaz lié à la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie. Dans la salle où il fait l’emballage de ses buchettes pour ses clients, Yassine projette déjà de pouvoir un jour en exporter. « À la saison estivale, on travaille beaucoup avec les restaurateurs qui utilisent les feux de bois. Notre produit est très rentable comparé au bois ou au gaz. On a des grosses commandes et beaucoup de contacts en France, en Belgique, en Suisse, en Europe essentiellement. » Près d’une quarantaine de clients, qu’il compte augmenter une fois sa capacité de production atteinte.
2 minutes | Jul 28, 2022
Le Bénin se rêve en hub numérique panafricain
Le Bénin est engagé dans une transformation profonde de son économie, et parmi les secteurs les plus soutenus par l’État, il y a celui des nouvelles technologies et du numérique.  De notre envoyé spécial à Cotonou,   « Nos services publics sont dématérialisés, nous avons un portail qui permet d’avoir les informations sur près de cinq-cents transactions avec l’administration publique... ». Aurélie Adam Soulé est la ministre béninoise de l’Économie numérique et de la Digitalisation. Sa grande fierté est d’avoir en un temps record rendu possible la numérisation des services publics : « Vous payez en ligne, vous pouvez obtenir votre document en ligne, et donc pour des chefs d’entreprises désireux de gagner du temps, c’est un atout considérable que nous leur offrons » explique-t-elle.  Pour faire émerger le secteur, l’État a investi massivement ces dernières années. « Nous avons consenti au cours de ces dernières années près de 80 millions d’euros d’investissement dans les infrastructures numériques. Nous avons des câbles sous-marins qui permettent une connectivité de qualité à l’international, nous avons un backbone national en fibre optique à travers tout le pays, que nous densifions, nous renforçons. » poursuit Aurélie Adam Soulé.  ► À écouter aussi : Au Bénin, un réseau électrique ultramoderne offert par les États-Unis Dès 2018, le Bénin est allé chercher l’expertise estonienne pour développer le plus rapidement possible son secteur numérique. Un volontarisme qui pour les sociétés locales du secteur doit être employé avec prudence, estime Gilles Kounou, PDG d’Open SI, l’une des plus importantes sociétés de services informatique béninoise. Il affirme que « s’il y a de grands acteurs qui savent faire, il faut travailler avec les meilleurs du secteur et éviter de réinventer la roue ». « Par contre », poursuit-il, « sur des sujets purement locaux, il faut les faire collaborer avec des sociétés locales. Mais il ne faut pas que cette volonté de gagner du temps tue dans l’œuf toute volonté d’innovation ou tout développement de compétences techniques profondes. »  Cet équilibre entre l’écosystème local et les partenaires étrangers est, selon la ministre Aurélie Adam Soulé, la préoccupation des autorités. Richard Odjrado, qui fait fabriquer en Asie des ordinateurs portables adaptés au marché béninois, souhaiterait que cette volonté s’exprime plus vigoureusement : « Je dirais que le meilleur soutien que l’on a besoin aujourd’hui, ce sont les commandes publiques. À partir du moment où nous avons des ordinateurs de qualité, de marque africaine, béninoise, il serait logique que nous les retrouvions partout dans nos institutions et ministères. Nous produisons des ordinateurs et nous devons les consommer d’abord. » En quelques années, le Bénin a développé un secteur de la tech florissant. Plusieurs centres d’appels internationaux s’y sont implantés, les startups béninoises commencent à conquérir des marchés dans la sous-région. Et le pays rêve désormais d’attirer davantage un géant de la tech mondiale, à l’instar du Kenya et de l’Afrique du Sud. ► À écouter aussi : Le Bénin mise sur le tourisme multidimensionnel
2 minutes | Jul 27, 2022
Au Bénin, un réseau électrique ultramoderne offert par les États-Unis
Toute cette semaine, Afrique économie part à la découverte des transformations systémiques de l’économie béninoise. Aujourd’hui, nous nous intéressons à une révolution invisible et silencieuse : la rénovation et la modernisation du réseau de distribution électrique du Bénin. Un programme financé par un don de la coopération américaine, le Millenium Challenge Account.  De notre envoyé spécial à Cotonou,   C’est une salle de contrôle au cœur d’un bâtiment ultra moderne construit à sur la commune de Calavi. Face à un immense écran mural des ingénieurs assis devant des pupitres s’affairent. Nous sommes dans la toute nouvelle salle de dispatching, un outil ultra moderne, financé par le programme de coopération américain, le Millenium Challenge Account, le MCA. Cette salle va devenir dans les mois à venir le centre névralgique de tout le réseau électrique béninois. « On a informatisé la supervision, la sécurité et le dispatching de l’énergie. » explique Oswald Acclassato, chef de projet au MCA. Ce centre de contrôle unique en Afrique de l’Ouest sera prochainement remis officiellement à la société béninoise d’énergie électrique. Bientôt, les 55 transformateurs et postes de distribution que compte le pays seront contrôlés et surveillés par ce centre : « L’opérateur qui est en face de moi peut zoomer sur chaque poste électrique, il peut lire la tension, il peut voir s’il y a des perturbations. S’il y a des alarmes, des évènements survenus là-bas, il peut le voir immédiatement », précise Oswald Acclassato. Ce centre n’est qu’une pierre de l’édifice construit par la coopération américaine. Les lignes à haute tension qui desservent notamment le nord du pays ont été modernisées en moins de cinq ans, comme l’explique l’ingénieure Melvine Ahouissoussi : « Dans ces zones du Nord, nous avons de très longues lignes qui sont à 20 000 volts. Plus le réseau s’étend et plus le consommateur final a un mauvais niveau de tension. Donc, pour inverser la tendance, il faut augmenter le niveau de tension. C’est ce que nous avons fait en passant ces réseaux de 20 000 à 33 000 volts. » ► À écouter aussi : Le Bénin mise sur le tourisme multidimensionnel 800 kilomètres de lignes ont ainsi été mises à niveau. Mais le cœur du projet, c’est bel et bien la ville de Cotonou. Le réseau de distribution et les transformateurs électriques ont été remplacés. Oswald Acclassato : « Ce poste que vous voyez est l’un des prototypes d’un ensemble de sept postes comme celui-là installés dans tout Cotonou. Ils ont une capacité largement suffisante pour prendre en compte les besoins de la zone, même lorsqu’elle sera densifiée à l’horizon 2040. » Cette modernisation permettra au Bénin de soutenir son développement économique et industriel. D’autant que la production d’énergie est appelée à croître dans les années à venir. Le Bénin veut en effet acheter moins d’électricité et en produire plus. Une bonne nouvelle pour les consommateurs qui espèrent une baisse du prix de l’énergie.
2 minutes | Jul 26, 2022
Le Bénin mise sur le tourisme multidimensionnel
Toute cette semaine, Afrique économie se penche sur les transformations systémiques de l'économie béninoise. Le tourisme fait partie des secteurs privilégiés par les autorités. Un tourisme à la fois balnéaire, culturel, mémoriel et de safari. L’État entend en faire un gisement de croissance et a consenti à des investissements importants depuis six ans.   Olanma Ojukwu est Nigériane, elle vit au Bénin depuis plus de vingt ans, elle y a créé une agence de voyage baptisée Gota Voyage. Sa clientèle privilégiée : les Nigérians qui viennent passer le week-end sur les plages béninoises : « Il y a beaucoup, beaucoup de Nigérians qui viennent. Gota a un package que nous appelons “Week-end Gateway”. Ils quittent le Nigeria le vendredi et y retournent le dimanche soir. »  Rien qu’à Lagos ville, située à 120 kilomètres de Cotonou, il y aurait selon Olanma Ojukwu à cinq ou six millions de clients qui ont le pouvoir d’achat suffisant pour s’offrir des vacances au Bénin. Ce qui les séduit, c’est d’abord la tranquillité et l’art de vivre : « Cotonou by night, Bénin by night, vous n’avez pas peur de circuler à tout moment. Les plages que nous avons ici sont propres, il y a la sécurité, vous pouvez y aller à tout moment, ce qui n’est pas vraiment possible au Nigeria. »  « Le Bénin n’a pas pétrole, n’a pas d’or, n’a pas de diamants, mais il a un patrimoine historique, artistique et culturel énorme, auquel on n’a jamais donné sa chance… » José Pliya est l’administrateur délégué de l’Agence de promotion du patrimoine et du développement touristique. C’est lui qui depuis six ans met en musique la politique touristique décidée par le président. Le premier axe consiste à renforcer l’offre patrimoniale et culturelle.  Pour vous donner un ordre d’idée, on est sur un musée de stature internationale à 25 millions d’euros à Abomey. On est sur la rénovation du fort portugais de Ouidah, au sein duquel il y aura le musée international de la Mémoire de l’esclavage. Ensuite, nous aurons le musée international du Vaudou à Porto-Novo, un financement 100% béninois. Et on termine par le musée d’Art contemporain de Cotonou pour dix milliards (de francs CFA, ndrl) sur financement propre du Bénin.   L’hébergement touristique étant le maillon faible de la chaîne, l’État investit massivement dans la construction d’hôtels et de lieux de résidence. Car aux côtés des niches culturelles et mémorielles, le Bénin propose une offre balnéaire et une offre de safari avec le parc de la Pendjari.
3 minutes | Jul 25, 2022
Le grand marché Dantokpa de Cotonou, la fin d'une époque
Toute cette semaine, Afrique économie vous propose d’explorer les transformations systémiques de l’économie béninoise. La rénovation des marchés béninois est l'un des grands chantiers du gouvernement. Le grand marché Dantokpa de Cotonou, lui, va être fermé. Une vraie révolution pour les habitants de Cotonou, tant ce marché de plus d’un siècle d’existence est emblématique du pays.  « Je suis née ici, à Dantokpa. » Depuis un demi-siècle, Paulette Loko vit et travaille au marché Dantokpa où elle vend des bijoux. « La foule me plaît. Quand je suis assise ici, même si je ne vends rien, c’est mon spectacle », confie-t-elle.  À quelques échoppes de là, Razack, vendeur de tissus, n’imagine pas que l’État puisse fermer ce marché, célèbre dans toute l’Afrique de l’Ouest. « Le marché Dantokpa, il a déjà fait un siècle d’existence. Moi, j’ai plus de cinquante ans et le marché était déjà là du temps de mon papa et ma maman. Moi, ce que je demande à nos gouvernants, c’est de bien réfléchir, car le jour où ils vont fermer le marché, le pays sera un peu K.O », prévient-il.  25 hectares, au bas mot 35 000 commerçants, Dantokpa est une ville dans la ville. La décision de le fermer répond à un impératif de salubrité, explique José Tonato, le ministre en charge du Cadre de vie et du Développement urbain : « Il y a un mélange total des genres et des activités commerciales allant du détail au gros, mélangeant tous les types de produits, agricoles, produits manufacturés, produits nobles, textiles, bijoux, cosmétiques, etc. Et c’était devenu un véritable point noir au cœur de la ville de Cotonou. Un point critique d’un point de vue environnemental, auquel il fallait coûte que coûte s’attaquer. »  À lire aussi : Bénin: sur les marchés de Cotonou, clients et commerçants face à la flambée des prix Max est grossiste en tissus, dans le métier depuis 28 ans. La fermeture de Dantokpa et le déménagement annoncé des commerçants vers d’autres marchés l’inquiète. Il craint que la clientèle, notamment celle venue des pays voisins, ne suive pas. Pour lui, les autorités devraient mieux expliquer leur choix. « Il n’y a pas eu de déplacement des autorités vers les commerçants pour leur expliquer. Ils prennent leur décision, et nous, on subit. »  Un argument que balaie le ministre José Tonato. Si Dantokpa va fermer, neuf autres marchés à Cotonou sont en cours de rénovation et d’agrandissement pour accueillir les commerçantes et commerçants de Dantokpa. « C’est l’association des usagers des marchés avec les présidentes des bureaux de chaque marché qui ont fait le tour des chantiers de construction pour apprécier les produits qui vont leur être mis à disposition, et surtout pour se rendre compte que nous avons entièrement tenu compte de leurs préoccupations », assure le ministre.  Au total, 20 marchés béninois, dont neuf à Cotonou, sont en cours de rénovation et d’agrandissement. Un marché de gros sort de terre à Calavi, en banlieue de Cotonou. Toute une politique de rénovation urbaine. Quant au site de Dantokpa, il sera réaménagé en une riviera comprenant une zone de bureaux. Et face à l’émotion des habitants de Cotonou, le ministre Tonato réfléchit à y laisser un symbole mémoriel. « Peut-être sous la forme d’un petit marché symbolique, occupant un hectare sur les 25 disponibles, ce n’est pas exclu. Je comprends votre préoccupation, ça va se faire. »
2 minutes | Jul 24, 2022
Glo Djigbé, la nouvelle zone économique spéciale du Bénin
Cette semaine, Afrique économie part à la découverte des transformations systémiques de l’économie béninoise. Aujourd’hui, visite de la zone économique spéciale de Glo Djigbé, le projet phare du président Talon. 1600 hectares aménagés pour les industries de transformation et de production. L’avenir économique du Bénin se joue à 45 kilomètres de Cotonou, dans la zone économique de Glo Djigbé. Et plus précisément sous un hangar où de jeunes Béninois apprennent la couture sous la houlette d’instructeurs indiens. « J’étais un profane du domaine, je ne maîtrisais rien, raconteSeni Alabidjanio. Mais depuis que j’ai mis les pieds ici, on m’a appris le b.a.-ba de la couture. Désormais, je suis capable de confectionner moi seul un polo t-shirt et un polo simple. Je suis certain que je serai recruté ici et que j’aurai un emploi stable. » Implanter des industries de transformation Seni Alabidjanio n’est pas seul. Comme lui, 500 filles et garçons sont assis derrière une machine à coudre. La Sipi, la société qui gère la zone de Glo Djigbé, a entrepris de former la main-d'œuvre appelée à être embauchée par les sociétés de textile qui vont s’installer sur place. Le Bénin est l’un des premiers producteurs africains de coton et entend tirer un meilleur profit de son or blanc. « Aujourd’hui, les 765 000 tonnes de coton produit au Bénin sont vendues à peu près à 400 millions de dollars, indique Létondji Beheton, le directeur général de la Sipi. Alors si nous transformons tout ce coton ici au Bénin avec les usines intégrées de textile et les usines de confection, cela va générer à peu près 6,3 milliards de dollars. C’est énorme ». La zone industrielle de Glo Djigbé, c’est le pari systémique des autorités béninoises. Sur 1 600 hectares, l’État installe les infrastructures nécessaires pour que les industries de transformation s’y implantent. Que ce soit dans le textile, la transformation de la cajou, l’assemblage de motos ou la production de jus de fruits. « Un investisseur qui vient au Bénin ne va plus dans aucun ministère, assure Laurent Gangbès, l’un des pères du projet et directeur général de l’Apiex (Agence de promotion des investissements et des exportations). Tout est fait dans la zone, toutes les autorisations lui sont délivrées dans la zone. Il vient, il dépose et c’est l’administration qui est ici, sous l’autorité de l’Apiex, qui lui donne les autorisations ». Une zone économique à 164 milliards de francs CFA Trente-deux entreprises ont déjà réservé un emplacement, et rien que pour la filière textile, l’Apiex espère 150 000 emplois. Mais Laurent Gangbès ne veut pas reproduire les erreurs des Éthiopiens, qui ont tout misé sur une main-d'œuvre à bas coût. Les investisseurs, dit-il, devront « faire du social » : « Lorsqu’ils produisent ici pour l’exportation, ils ne paient aucune taxe, aucun impôt, aucun droit de douane. Et ces avantages doivent les pousser à en redistribuer une partie dans le social. Ce que nous voulons, c’est faire de Glo Djigbé un modèle en matière de zone. » Un modèle qui a un coût : 164 milliards de francs CFA pour la première phase, déboursés par l’État pour un tiers et par l’opérateur, la société Arise, pour les deux autres. Devant la superbe maquette de la zone industrielle qui trône à l’entrée du site, Laurent Gangbès et Létondji Beheton rêvent d’un développement accéléré du Bénin. L’inauguration de la zone de Glo Djigbé est prévue à l’automne prochain.
2 minutes | Jul 21, 2022
Les jus de fruits, une passion entrepreneuriale béninoise
Au Bénin, la transformation des produits agricoles est devenue le mot d’ordre du gouvernement. Une filière est particulièrement concernée, celle de l’ananas, véritable emblème agricole national. Les PME qui se lancent dans la production de jus de fruit frais ou pasteurisés, bio ou conventionnels, fleurissent. « C’est ici que les fruits sont entreposés quand ils viennent à l’usine et ensuite, on les amène ce tunnel pour les éplucher. » À Calavi, dans la grande banlieue de Cotonou, Abraham Yekpè nous accueille dans sa villa transformée en unité de production de jus de fruits : « D’ici quelques mois, nous aurons deux grosses presses qui vont nous permettre d’atteindre notre capacité. » Il y a cinq ans, alors âgé de 42 ans, ce banquier décidait de changer de vie pour lancer sa marque de jus de fruits frais, So Fruity. Un produit haut de gamme, sans additif, ni conservateur qui s’est forgé en quelques mois une belle réputation. À telle enseigne que le président de la République Patrice Talon en consomme régulièrement, selon Abraham Yekpe qui compose lui-même les cocktails commercialisés. « Celui que nous vendons le plus s’appelle Anamentha. C’est une marque déposée, une création : c’est de l’ananas avec de la menthe. Après cela, on a Angie, un mélange d’ananas et de gingembre. Mais moi, mon coup de cœur, c’est Amber ! C’est un détox à base d’ananas, de concombre et de menthe. » L'ananas, un marché juteux L’ananas béninois a fait la réputation du pays. Il est le produit privilégié des PME qui travaillent dans les jus de fruits. Rawlings Gnanga, qui a créé la marque Camael, propose à la fois des jus bio et des jus à base de fruits issus de l’agriculture conventionnelle : « Le jus bio, je fais le pack de 24 bouteilles à 15 000 francs CFA, alors que le jus conventionnel, je fais le pack à 16 000 francs. » Qu’il soit ou bio ou conventionnel, l’ananas béninois est très demandé en Afrique de l’Ouest. Abraham Yekpè cherche donc à sécuriser ses approvisionnements. « Nous avons mis entre parenthèses la production, mais nous allons y revenir très bientôt, avec de la production bio, assure l'entrepreneur. Ce qui nous permettra d’améliorer encore notre produit pour pouvoir l’exporter » Pour l’heure, l’entreprise d’Abraham Yekpè peine à se développer faute de crédits d’investissement. Mais heureusement, la coopération belge s’est manifestée et va financer la construction d’une unité de production qui permettra de décupler la production. Une opportunité que beaucoup de PME béninoises aimeraient avoir, car les banques sont frileuses et les crédits garantis par l’État sont beaucoup trop rares. Abraham Yekpè se prend à rêver. « Le rêve dans quinze ans, c’est d’être le Coca-Cola des jus de fruits ! Le miracle béninois ! » ► À écouter aussi : Au Bénin, la filière de la noix de cajou se transforme
2 minutes | Jul 20, 2022
Au Bénin, la filière de la noix de cajou se transforme
Le Bénin interdira l’exportation de noix de cajou brutes à partir d’avril 2024. Le pays est devenu en quelques années un important producteur de cette noix très prisée en Asie et en Occident ; c’est d’ailleurs le deuxième produit d’exportation du pays après le coton. Le Bénin entend devenir un grand transformateur afin de mieux tirer profit de la filière. De notre envoyé spécial à Cotonou,   Nelly Chabi aime deux choses dans la vie, la pâtisserie et les noix de cajou. Cette Béninoise qui a fait une partie de sa carrière en France est rentrée au pays en 2015 pour développer son produit, un macaron à base de noix de cajou, baptisé Macajou. « Quand on fait de la pâtisserie, on sait que le macaron est fait à base d’amande. Toute amande peut être remplacée par une noix, des noisettes ou de la noix de cajou, et je trouve que la noix de cajou représente le Bénin, explique la jeune femme. En fait, le Macajou est composé de deux coques, deux biscuits, et à l’intérieur une garniture, c’est elle qui donne le goût. La coque est neutre, c’est une base de blanc d’œufs, de sucre glace et de noix. » Produit dans ses ateliers de Calavi, le Macajou de Nelly Chabi est une illustration de la volonté des Béninois de valoriser leurs produits agricoles. Une volonté partagée par Laurent Gangbes, le directeur général de l’Apiex, l’Agence pour la promotion des investissements. Il a été chargé par le président Talon de mettre en place une politique de transformation de la noix de cajou à très grande échelle. « Aujourd’hui, nous produisons à peu près 180 000 tonnes de noix de cajou par année, sur ces 180 000 tonnes, seules 30 000 sont transformées au Bénin, précise le responsable d’Apiex. Notre ambition, c’est d’arriver à 350 000 tonnes de production, et de faire venir les industries pour la transformation complète des noix de cajou. » ► À lire aussi : Noix de cajou: chute du prix de l'amande blanche Avril 2024 : arrêt de l'exportation de cajou brute  L’État a fixé la marche à suivre, à partir du premier avril 2024, plus aucune noix brute ne pourra sortir du pays. Ce volontarisme s’accompagne d’une politique de soutien aux industriels de la transformation. « Les industriels nous disent une chose : " on veut bien venir, mais garantissez-nous que nous aurons accès à la matière", précise Laurent Gangbes. Et donc, le travail que nous sommes en train de faire avec notre partenaire Arise, c’est de mettre en place le mécanisme de garantie. Et d'ici à l'application de la mesure, ajoute le responsable d'Apiex, nous serons capables d’avoir suffisamment de noix de cajou en stock pour garantir l’approvisionnement des investisseurs. » Les bâtiments de stockage ainsi que les unités de transformation sont en cours d’achèvement sur la nouvelle zone industrielle de Glo Djigbé, construite par le groupe Arise
2 minutes | Jul 19, 2022
Bénin: Richard Odjrado, le «serial entrepreneur» féru de nouvelles technologies
Montres et lunettes connectées, ordinateurs conçus spécialement pour le marché africain, la startup A.S. World Tech fait parler d’elle au Bénin. Et son dirigeant, Richard Odjrado, 32 ans, est devenu en quelques mois, le geek béninois le plus célèbre du pays. De notre envoyé spécial à Cotonou, Nous sommes au centre-ville de Cotonou, dans le tout nouveau show-room de la startup A.S World Tech. Les ordinateurs et les lunettes connectées s’étalent sur des présentoirs de luxe dans une ambiance qui rappelle celle des Apple Store. Le produit phare de Richard Odjrado, c’est sa montre connectée :  Cette aventure dont on parle, A.S. World Tech, est partie d’une soirée au cours de laquelle on m’a volé mes deux smartphones, j’ai commencé à chercher une solution, et j’ai développé la A.S Watch, la première montre africaine connectée, elle est dotée du premier système anti-vol et anti-oubli pour les smartphones. Lorsqu’elle est connectée à votre smartphone et que vous vous en éloignez de plus de trois mètres, elle déclenche une vibration et une alerte sur le smartphone. Un gadget séduisant malgré un prix élevé et qui s’est déjà vendu à plusieurs centaines d’exemplaires. Richard Odjrado conçoit aujourd’hui une gamme de produits connectés et d’ordinateurs à fort indice de réparabilité, c’est-à-dire des laptops que l’on pourra faire évoluer ou que l’on pourra réparer facilement. Conçu au Bénin, fabriqué en Chine, un modèle séduisant et souple que Richard Odjrado rêve de faire évoluer. « L’objectif, c'est d’installer ici très bientôt nos usines d’assemblage », espère-t-il. « Faire le transfert de technologies et de compétences, former la main-d’œuvre, la qualifier, et ensuite passer à l’étape finale qui sera de pouvoir fabriquer de A à Z sur le continent, principalement au Bénin. » Avancer en concrétisant ses idées Mais Richard Odjrado n’est pas seulement un geek passionné de gadgets, c’est d’abord un serial entrepreneur qui avance depuis dix ans en concrétisant ses idées.  J’ai assisté à un accident, et la victime a perdu la vie parce qu’elle a été prise en charge trop tardivement. J’ai été tellement choqué, que je me suis dit : non, ce n’est possible, à l’ère du numérique, on ne peut plus mourir aussi banalement pour des choses qui peuvent être évitées. De ce traumatisme, va naître isecours, un carnet de santé numérique. « Ensuite, j’ai développé ByeByeCovid, une plateforme qui avait pour objectif de désengorger les hôpitaux et d’aider le système sanitaire à être plus efficace sur le terrain. » Une initiative qui lui a valu une reconnaissance des autorités publiques. Mais ce que l’entrepreneur de 32 ans, attend des autorités béninoises, c’est moins la reconnaissance que l’appui. Il aimerait par exemple que l’état équipe ses administrations avec les ordinateurs conçus par son entreprise.
2 minutes | Jul 18, 2022
Bénin: les producteurs bio s'organisent
Au Bénin, les PME agricoles commencent à s’intéresser au secteur bio. Un secteur d’autant plus porteur que le renchérissement des denrées issues de l’agriculture conventionnelles rend l’agriculture bio plus compétitive. De notre envoyé spécial à Cotonou, C’est dans la villa familiale au cœur de Cotonou que Pierre-Louis Amoussou tient chaque semaine son marché bio. « Alors, ici vous avez de la laitue Eden, de la feuille de chêne, des concombres ordinaires, des aubergines… », indique-t-il. Depuis 2015, ce scientifique de haut niveau reconverti dans l’agriculture vend les produits de sa ferme de sept hectares ainsi que ceux d’un groupement de producteurs bio. « Je peux dire que depuis que nous avons commencé, il y a une évolution des mentalités, une sensibilisation qui est faite et une prise de conscience des bienfaits du bio. » Une prise de conscience qui n’a pas encore atteint les pouvoirs publics, déplore Pierre-Louis Amoussou. « Nous vivons de fonds propres, nous ne recevons aucune aide du gouvernement pour faire ce que l’on fait. Si nous étions accompagnés, cela nous aiderait à étendre nos capacités. Par exemple, la ferme aurait vocation à être un centre de formation en bonne et due forme pour améliorer la santé des gens », explique-t-il. Le besoin d'aide de l'État pour développer la filière bio Rawlings Gnanga est un ancien élève de Pierre-Louis Amoussou qui a longtemps enseigné l’agronomie. Il produit des jus de fruits, mais peine à trouver des producteurs d’ananas bio. « Les producteurs que je rencontre sont plus dans l’agriculture conventionnelle, parce que la production bio nécessite beaucoup de travail, beaucoup d’énergie et beaucoup d’argent », indique-t-il. « Or, vu la cherté de la vie au Bénin actuellement, beaucoup réfèrent faire de l’agriculture conventionnelle. » Reste qu’avec le coût croissant des engrais et des pesticides, les producteurs conventionnels sont obligés d’augmenter les prix, et les produits bio deviennent plus compétitifs. Mohamed Wabi produit un sel enrichi aux dix-sept épices, qui remplace les bouillons cubes. Et le prix de vente n’a pas augmenté cette année. « Parasel, dès que vous l’utilisez dans la cuisine, vous oubliez le sel, les bouillons et vous faites un excellent repas. Un repas sain. Les fibres des dix-sept épices renforcent votre système immunitaire… », annonce Mohamed Wabi. Reste que dans certains domaines comme les jus de fruits, le différentiel de prix entre le bio et le conventionnel est encore très important, du simple au double. Pour les producteurs bio, sans un coup de pouce de l’État, la filière mettra beaucoup de temps à se développer.
2 minutes | Jul 17, 2022
Bénin: Mauto ambitionne de révolutionner le marché des zémidjans
Au Bénin, les zémidjans, les célèbres taxi-moto seront-ils bientôt électriques ? C’est en tout cas l’espoir et l'ambition d’une nouvelle marque qui vient de s’installer à Cotonou, la marque Mauto. L’entreprise indienne qui les fabrique a été rachetée par un fonds d’investissement afro-indien, Atif, qui ambitionne de produire ces motos électriques au Bénin et au Togo.  De notre envoyé spécial à Cotonou, La boutique Mauto qui vient d’ouvrir ses portes à Cotonou ne désemplit pas. Les clients se penchent sur ces curieux engins qui n’ont ni moteur ni pot d’échappement, mais une grosse batterie à la place. Mohamed Wabi est un entrepreneur. Il songe à acheter une moto électrique pour livrer ses clients. « Ça me revient hyper moins cher. Pourquoi ? Parce que si je regarde le déplacement que je fais dans la ville pour mes distributions, je dépense environ quinze mille francs par jour. Avec une moto qui coûte 1 300 francs par jour, c’est fantastique », explique-t-il. Des frais en moins, c’est l’argument qui séduit les conducteurs de zémidjan, les motos-taxis. Comme Simplice, ils sont des dizaines à faire la queue chaque jour pour tester les motos électriques. « Il n’y a pas de chaîne à changer, il n’y a pas de carburant à payer, il n’y a pas de mécanicien, et d’ailleurs l’entreprise nous promet de prendre en charge les frais d’entretien jusqu’à trois ans », dit Simplice.  Opération séduction de la part de Mauto Il est vrai que l’offensive commerciale lancée par Mauto a de quoi séduire. Une location-vente deux fois moins chère que les offres traditionnelles pour les motos thermiques et des recharges électriques au prix de l’essence. Seul point noir, les points de recharge sont encore très rares. Une disponibilité qui devrait s’améliorer rapidement, selon Hervé Hountondji, le directeur des ventes. « Ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui, c’est de mettre en place des points de rechargement un peu partout dans le pays, grâce à des partenariats avec des distributeurs de produits pétroliers », avance Hervé Hountondji. Économiques, écologiques, les motos sont aussi patriotiques. Le groupe Mauto qui vient d’être racheté par un fonds d’investissement indo-africain, Atif, va fabriquer d'ici à quelques mois ses motos au Bénin et au Togo, comme l’explique Shegun Bakari associé du fonds Atif.  Nous sommes en train de construire des usines qui vont avoir chacune la capacité de produire mille motos par jour à partir du Bénin et du Togo pour desservir toute la région ouest-africaine et par-delà, l’Afrique. Notre objectif est de pouvoir fabriquer jusqu’à 85 % des motos électriques, directement au Bénin et au Togo et importera essentiellement les pièces que l’on ne peut pas fabriquer sur place, les phares, les pneus, etc. Mauto n’est pas la seule entreprise à proposer des motos électriques en Afrique, mais son business model basé sur la production locale et l’énergie décarbonée en fait un acteur à part.
2 minutes | Jul 14, 2022
Des riziculteurs français partagent leurs savoirs avec l’Afrique
La France ne pèse que 2% de la production européenne de riz, autant dire peu de choses. Mais l’expertise française n’en est pas moins réelle. Plusieurs pays du continent mettent en place des échanges avec des agronomes et riziculteurs de Camargue, la région rizicole française. « Les deux principaux pays d’Afrique avec lesquels on travaille sont le Maroc et le Sénégal. Le Sénégal, c’est relativement ancien, et le Maroc, c’est plus récent », indique François Clément, directeur du centre français du riz. « Ces pays ont la volonté de structurer la filière. La difficulté qu’ils rencontrent, c’est qu’ils partent de zéro et ils viennent chercher la technicité de centre comme le nôtre ou celle comme l’Interizi, notre partenaire italien, pour voir si on peut leur donner un guide de bonnes pratiques en vue d’une professionnalisation de leur production. », ajoute-t-il. Une production que les Marocains souhaiteraient justement améliorer. Il y a quelques semaines, une entreprise pionnière dans le riz a dans ce but pris attache avec le Centre français du riz. Madagascar manque de semence Autre pays à la recherche d’expertise, Madagascar. Des contacts informels ont été tissés cette année entre des riziculteurs camarguais et le gouvernement malgache. Une petite délégation était en Camargue au mois de juin. Raphaël Rozières, riziculteur, les a accueillis. « On leur a montré toutes nos structures agricoles, parce qu’on leur a expliqué que le plus important, c'est le couple irrigation et assainissement. On leur a montré ce que l’on utilisait comme matériel et comment cela se passait, pour qu’ils puissent faire des recherches sur des secteurs qui pourraient être facilement exploitables. En fait, ils veulent être indépendants à n’importe quel prix. »  Madagascar qui pourrait importer cette année 700 000 tonnes de riz, selon les dernières prévisions du département américain de l'Agriculture, est depuis longtemps en quête d’autosuffisance, rappelle Ny Hasinambinintsoa Masezamana, secrétaire exécutif de la Plateforme nationale de Concertation pour la filière Riz. Il y a beaucoup à faire pour développer la filière. Et ce à tous les niveaux. La production de semence est un des points faibles du pays, explique Gérard Andriamandimby, directeur du syndicat des organisations agricoles : « On ne produit que 1 000 tonnes de semences de riz certifiées. On n’arrive pas à faire mieux, car nous n’avons ni les techniques ni les moyens. Nous n’avons qu’un seul laboratoire pour la certification. Donc cela fait deux ans que l’on est sur ce travail, en particulier avec les producteurs de semence en France. » Dans le cadre de ces échanges, une délégation de riziculteurs et producteurs de semences malgaches est attendue en France au mois de septembre. ► À lire aussi : L'Afrique toujours plus gourmande en riz importé
2 minutes | Jul 13, 2022
Kenya: le bioéthanol remplace peu à peu le charbon de bois pour la cuisson
Rendre la cuisson domestique plus abordable et écologique. C’est le défi que s’est lancée une start-up au Kenya. 75% des foyers cuisinent encore au charbon ou au feu de bois au détriment de leur santé. Pour inverser la tendance, KOKO Networks a mis au point un bioéthanol, fabriqué à base de mélasse, un résidu de la fabrication du sucre. Il s’utilise avec une cuisinière à deux feux, aussi développée par la marque. De notre correspondante à Nairobi, Deux distributeurs bleus trônent à l’entrée de cette petite épicerie d’un quartier périphérique de Nairobi. Ils ressemblent à ceux des banques, mais au lieu de billets, ils dispensent du bioéthanol. « J’ai commencé avec un distributeur pour introduire le concept dans le quartier et les habitants l’ont adopté, explique Robert Kimathi, gérant du magasin. C’est vite devenu ingérable à cause des queues, surtout en fin de journée quand les gens rentrent du travail. Je n’ai pas eu d’autre option que d’en prendre un deuxième. Je pense même en demander un troisième, car le nombre de clients continue d’augmenter. » La start-up est présente à Nairobi, Mombasa et Kisumu. Dans ces trois villes du Kenya, les clients peuvent recharger leur bidon grâce à un réseau de plus de 1 000 distributeurs automatiques. Charity Wanjiru Karanja, une habituée du magasin, est venue remplir son bidon. « Pour commencer, je rentre mon code pin, puis je clique sur acheter du carburant. Voilà, ça commence à couler, on va voir le liquide monter dans le bidon. » Chez elle, Charity ne jure désormais que par la cuisinière KOKO. Cette vendeuse de fruits et légumes ne se voit pas faire marche arrière. Dans sa cuisine, les vieux réchauds prennent la poussière. « J’ai commencé avec celui-là, à la paraffine, mais je devais cuisiner à l’extérieur à cause de l’odeur et de la fumée qui se dégageait. Celui-là, c’est au charbon, il faut aussi cuisiner dehors avec. Et il faut constamment se laver les mains si on l’utilise sans gants et qu’on remet du charbon. Après je suis passée au gaz. Mais ça coûte cher. Une bonbonne c’est 12$. Moi, je vends des oranges, des bananes, je gagne 25 centimes par-ci, 25 centimes par-là. Pour avoir 12$ ça prend du temps. Donc c’est mieux d’utiliser KOKO. » Économique et écologique  La cuisinière KOKO coûte 15 dollars. Le bioéthanol, lui, se vend à 75 centimes le litre, mais les clients peuvent se contenter d’acheter pour 25 centimes de combustible. Avoir un produit écologique et accessible, c’était le pari de KOKO Networks. « Nous avons pris en considération les problèmes auxquels font face les populations quand elles cuisinent au charbon et feu de bois, et l’impact que cela a sur leur santé, indique Sophie Odupoy, chargée d’affaires publiques au sein de la start-up. Il y a beaucoup d’émissions de carbone relâchées dans l’air. Les habitants respirent ces émissions et se retrouvent avec des problèmes pulmonaires ». Selon les autorités, 23 000 Kényans sont décédés des suites de pollution domestique en 2020.  « Il y a aussi des conséquences sur l’environnement, notamment la déforestation, ajoute Sophie Odupoy. Donc le raisonnement était qu’il doit y avoir une meilleure solution, qui soit propre, abordable et pratique. » Le bioéthanol est aujourd’hui utilisé par plus de 490 000 foyers au Kenya. KOKO networks est implanté à Nairobi, Mombasa et Kisumu, avec un réseau de plus de 1 000 distributeurs automatiques. La start-up ne compte pas s’arrêter là, elle a prévu de s’implanter dans le courant du mois à Nakuru, puis au Rwanda en janvier 2023.
2 minutes | Jul 12, 2022
L'Afrique du Sud réfléchit à ses villes intelligentes
En Afrique du Sud, le gouvernement souhaite voir émerger « smart city » en banlieue de Johannesburg. Les réflexions sont en cours autour de la pertinence de ce concept de ville connectée qui utilise les nouvelles technologies pour améliorer leurs services. De notre correspondante à Johannesburg, Avec un taux de croissance urbaine qui devrait être, d’ici 2050, le plus élevé au monde, l’Afrique ne cesse de réfléchir à quelles seront ses villes de demain. Et la réponse se trouve peut-être dans le concept de ville intelligente, qui correspondrait particulièrement bien au continent, selon Andile Skosana, directeur du cabinet de conseil Citycon Africa. « Le paradoxe de l’Afrique, c’est que la population très jeune est déjà adaptée aux technologies. Elle utilise les paiements mobiles et maîtrise très bien Internet, elle est déjà passée à la quatrième révolution industrielle. Donc je pense que les technologies les plus modernes sont les plus adaptées pour résoudre les problèmes du continent. Par exemple, prenez les voitures autonomes : ce sont des services qui pourraient être programmés pour les populations les plus pauvres, pour combler le manque de mobilité et les distances. » Quid des townships existants La ville intelligente répond également au rêve de pouvoir recommencer à zéro, notamment en Afrique du Sud, où les villes actuelles portent les stigmates de la ségrégation. Mais pour Geci Karuri-Sebina, chercheuse associée au réseau des villes sud-africaines, il vaudrait mieux se concentrer sur des quartiers existants, plutôt que de créer des villes à partir de rien. « Le plus gros défis que nous avons dans ce pays, c’est de rendre toutes ces choses possibles dans les townships existants d’Alexandra, de Soweto, de Mamelodi », explique la chercheuse. « Donc d’un côté, on a ces projets de grandes villes nouvelles et technologiques, où en Afrique il y a beaucoup d’exemples, comme Konza City au Kenya – et je pense que tout cela c’est un peu une mode –, mais d'un autre côté, on a aussi ces immenses villes qui existent déjà, avec leurs problèmes qui doivent être réglés de façon plus intelligente », souligne Geci Karuri-Sebina. ► À écouter aussi : Comment construire des « smart cities » en Afrique Les difficultés financières, un frein pour les « smart cities » Ces projets gigantesques de « smart cities » représentent aussi des budgets très lourds. François Fouche, économiste et enseignant à l’école de commerce de l’Université de Pretoria, met en garde contre les difficultés pour les financer. « Pour qu’une ville intelligente puisse voir le jour, il lui faut une certaine faisabilité financière », indique-t-il. « Et le problème avec beaucoup de projets en Afrique, c’est que l’on a dû mal à atteindre ce niveau. Il faut que l’on développe des études de faisabilité plus professionnelles et sérieuses, pour que le projet soit vraiment bien soutenu et puisse atteindre un tel niveau », prévient François Fouche. L’Afrique du Sud envisage quant à elle de contribuer à hauteur d’un milliard d’euros d’investissements publics pour lancer son projet à Lanseria, qui devrait comporter une partie de logements sociaux.
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