stitcherLogoCreated with Sketch.
Get Premium Download App
Listen
Discover
Premium
Shows
Likes
Merch

Listen Now

Discover Premium Shows Likes

Revue de presse Afrique

24 Episodes

4 minutes | Mar 29, 2023
À la Une: les journalistes sous pression au Burkina Faso…
« Depuis la prise du pouvoir par les militaires à la suite d’un coup d’État en septembre 2022 – le second en huit mois –, l’étau se resserre sur la presse », constate Le Monde Afrique. Suspension de RFI début décembre, écran noir pour France 24 depuis lundi, accusés de relayer les messages de l’ennemi terroriste... Mais la pression s’exerce aussi sur la presse locale. « Confronté à une recrudescence des attaques terroristes ces dernières semaines, le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est montré plus menaçant à l’encontre des voix critiques lors d’un déplacement à Kaya, dans le Centre-Nord, jeudi dernier, relève Le Monde Afrique. ''Tous ceux-là qui pensent qu’ils sont cachés, à l’intérieur ou à l’extérieur, qui continuent d’informer, de communiquer pour l’ennemi, ils vont le payer'', a prévenu le chef de l’État. » Double stratégie pour museler les médias… Le message est clair : « La junte, qui prône le tout sécuritaire pour tenter de ''reconquérir'' les vastes pans de territoire occupés par les groupes armés, durcit le ton et mise sur ses partisans pour occuper le champ médiatique. Sur les réseaux sociaux, constate encore Le Monde Afrique, plusieurs journalistes burkinabè ont fait l’objet d’insultes et de menaces à travers des messages et des vidéos relayées par certains activistes pro-junte. Ahmed Newton Barry, journaliste et ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, visé par plusieurs appels au meurtre, dénonce ''une stratégie double pour museler toute voix discordante et imposer le silence dans la guerre contre le terrorisme. Le gouvernement s’en prend aux médias internationaux'', poursuit-il, ''et il laisse le soin à ses partisans de traquer et de faire taire les critiques à l’intérieur''. » Résultat : « La peur s’instille chez les journalistes et les défenseurs des droits humains. Le pays, longtemps considéré comme l’une des réussites du continent africain en matière de liberté de la presse, a reculé de quatre places dans le classement de Reporters sans frontières en 2022, se plaçant 41e sur 180. » Boucs émissaires ? Le site d’information nigérien Mourya revient également sur la suspension de France 24 et plus globalement sur ce climat de tension. « Burkina Faso : les médias indépendants, nouveaux boucs émissaires du capitaine Traoré ! », titre Mourya. « La presse locale est également dans le collimateur de la junte militaire burkinabè, affirme le site nigérien proche du pouvoir de Niamey, qui lui impose une pensée unique, au risque de se voir porter la robe de traître de la patrie. Nos confrères burkinabè de la Radio Oméga ont décrié l’attitude répressive des autorités burkinabè à l’égard de tout discours qui ne cadre pas avec celui du chef. Faute de recouvrer l’intégrité du territoire, très chère aux burkinabè, la junte militaire a trouvé en ces médias de parfaits boucs émissaires, affirme encore Mourya, pour servir de diversion, au lieu de résoudre le problème du terrorisme au Faso. » Une enquête de Libération contestée par les autorités Autre illustration de cette tension : dans une enquête publiée avant-hier (lundi 27 mars), le quotidien français Libération a pu reconstituer les circonstances dans lesquelles a été filmée une vidéo montrant des enfants exécutés dans une caserne militaire, dans le nord du pays.  Et la réaction des autorités de Ouagadougou ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié in extenso par la presse burkinabé, notamment par le quotidien Aujourd’hui, le gouvernement se dit « sidéré de ces accusations extrêmement graves » : « sur la base d’interprétations orientées, de raisonnements approximatifs et de simulations douteuses, des journalistes de ce média accusent des militaires burkinabè de s’en être pris à des enfants dans une caserne militaire, affirme le communiqué. (…) Le minimum de prudence, poursuit-il, aurait recommandé de nuancer ces affirmations dans la mesure où certains groupes terroristes, dans un esprit de perfidie, utilisent l’uniforme des Forces armées nationales pour attaquer les populations civiles. » Et le communiqué conclut : « Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l’image du pays des Hommes intègres. »
4 minutes | Mar 28, 2023
À la Une: au Burkina, «une situation sécuritaire toujours alarmante»
Constat établi par Jeune Afrique : « Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, le 2 octobre 2022, il avait promis qu’il réglerait en trois mois ce que son prédécesseur n’avait pas réussi à régler en huit. Plus de six mois après, le capitaine Ibrahim Traoré, dit « IB », tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à qui il reprochait son manque de résultats sécuritaires, a su s’attirer la sympathie de nombreux Burkinabè, mais il n’est guère parvenu à améliorer une situation sécuritaire toujours alarmante. Dans plusieurs régions du pays, pointe le site panafricain, les attaques contre les forces armées et les civils n’ont pas diminué, voire ont augmenté. Pis, les groupes djihadistes imposent l’omerta dans les zones qu’ils occupent, en particulier dans les villes sous blocus comme Partiaga, Djibo ou encore Diapaga, où le mouvement des personnes et des biens est soumis à des restrictions. Selon nos sources, poursuit Jeune Afrique, près d’une quarantaine de localités subissent le joug des djihadistes, les privant de denrées alimentaires et de produits de première nécessité. Dans ces villes qui manquent de tout, le sentiment d’abandon par l’État enfle, occasionnant des manifestations hostiles à Traoré et à son régime. » Bref, résume Jeune Afrique, « plus le temps passe, plus les Burkinabè ont le sentiment que la promesse de reconquête du pays faite par Traoré et ses hommes est un leurre. Selon nos informations, seulement 35% du territoire serait sous le contrôle de l’État, contre environ 60 % lors de la chute du président Roch Marc Christian Kaboré, il y a plus d’un an. » La suspension de France 24 : « pas une surprise… » C’est dans ce contexte délicat que la junte au pouvoir a annoncé, lundi 27 mars, la suspension de la diffusion de France 24. Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou se dit partagé « entre éthique, nécessité sécuritaire et régulation de la liberté d’expression » : « dire que la suspension de France 24 au Burkina est une surprise serait mentir à l’opinion, constate d’abord le journal, car après celle de RFI, il y a quatre mois, et la mise en demeure de France 24, il y a à peine plus d’un mois, et au regard des relations polaires entre le Burkina et la France, on savait que tôt ou tard, cela adviendrait. Rupture du partenariat militaire avec à la clef le départ de l’opération Sabre, dénonciation des accords militaires d’avril 1961, départ de l’ambassadeur de France… les casus belli étaient tels qu’on sentait monter crescendo la mésentente. » Cela dit, affirme Aujourd’hui, « le motif de cette suspension tient debout, sur le plan purement éthique. Dans le Burkina actuel, tenaillé en plusieurs endroits par le terrorisme, faire un reportage, une interview en donnant la parole le 6 mars dernier à un Abou Obeida Youssef Al-Annabi, c’est permettre à un adversaire, un ennemi du Burkina de s’exprimer. On crédibilise l’intéressé. Imagine-t-on Ben Laden donner une interview à CNN ou à Fox News ? » Certes, reconnaît Aujourd’hui, « liberté d’expression d’accord, et on sait que France 24 fermé, c’est une fenêtre de cette liberté qui se bouche. Mais partout en période de guerre, affirme encore le quotidien burkinabé, on régule la liberté d’expression. » Toujours plus de migrants en mer au large de la Tunisie Enfin, à lire dans Le Monde Afrique ce reportage sur les naufrages de migrants qui se succèdent au large de la Tunisie. « ''À chaque fenêtre de beau temps, il y a des centaines de migrants en mer'', raconte un villageois près de Sfax, adossé à la devanture d’un café fermé pendant le ramadan. Deux jours plus tôt, alors qu’il pêchait, il a secouru une femme et sa fille à la dérive depuis 48 heures. ''Elles ont survécu grâce à une chambre à air'', précise-t-il. Avec l’été qui approche, période propice aux départs en raison d’une météo généralement plus clémente, le pêcheur redoute une augmentation des drames. (…) Ces derniers jours, les naufrages s’enchaînent, remarque Le Monde Afrique. Au moins cinq, d’après des chiffres officiels tunisiens, probablement plus, qui ont coûté la vie à une trentaine de migrants. Il est difficile de mesurer l’ampleur de ce phénomène d’exode. (…) À 186 kilomètres de là, l’île italienne de Lampedusa a enregistré près de 900 arrivées entre jeudi 23 et vendredi 24 mars, selon l’agence de presse italienne Ansa. Ce chiffre s’ajoute aux 12 134 migrants et réfugiés déjà débarqués du 1er janvier au 19 mars en Sicile à partir de la Tunisie, soit dix fois plus que lors de la période correspondante de 2022. »
4 minutes | Mar 27, 2023
À la Une: les États-Unis font les yeux doux à l’Afrique
La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a débuté dimanche 26 mars une tournée dans trois pays d’Afrique. Objectif, pointe Le Monde Afrique : « Promouvoir la vision positive portée par Washington, qui voit dans ce continent ''l'avenir du monde''. Le déplacement de Kamala Harris au Ghana, en Tanzanie et en Zambie est la dernière initiative en date prise pour renforcer les liens entre les États-Unis et le continent, en grande partie ignoré durant le mandat de l’ex-président républicain Donald Trump, et longtemps considéré par Washington davantage comme une région à problèmes que comme une terre d’opportunités. (…) Ce voyage s’inscrit également au sein de la stratégie de Washington visant à freiner la présence grandissante de Pékin et de Moscou sur ce continent riche en ressources. » Retour en force… « Ce premier déplacement de la numéro 2 de la Maison Blanche en Afrique est tout sauf anodin, commente Le Pays au Burkina Faso, quand on voit les efforts inlassables du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui multiplie les déplacements en Afrique où il était encore la semaine dernière, plus précisément en Éthiopie et au Niger pour parler, entre autres, de paix, de développement et de sécurité. Une position qui tranche (en effet) avec celle de l’ancien locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, remarque aussi Le Pays. Donald Trump qui n’a jamais caché son désintérêt pour un continent qu’il a toujours considéré comme un conglomérat de ''pays de merde''. » « Décidemment, l’Amérique ne lâche plus le continent ! », s’exclame pour sa part Aujourd’hui, toujours au Burkina Faso. « L’Amérique veut s’y ancrer davantage ou y revenir en force, vu que les autres puissances comme la Chine, l’Inde et surtout la Russie sont dans la même dynamique. La première puissance mondiale ne veut pas laisser le champ libre à ses challengers ! » Alors, « Kamala Harris s’est drapée dans son tailleur d’afro-optimiste pour son séjour africain. Fini la mise en exergue de la sinistrose sous les tropiques. Vive les embellies ! », constate Aujourd’hui. « Encourager l’Afrique qui avance avec un point spécial à la première présidente de la Tanzanie qui a fait cesser le musellement des partis politiques, ou revoir un pays où elle s’était rendue jeune, la Zambie, pour constater les progrès réalisés. Au Ghana, elle touchera du doigt aussi une démocratie ancrée, malgré une récession et une inflation qui menacent ce pays de cessation de paiement. » L’Afrique : une opportunité… « Finalement, relève Ledjely en Guinée, le grand intérêt que la Russie et la Chine manifestent à l’égard de l’Afrique a quelque chose de positif. À défaut d’offrir des alternatives suffisamment crédibles au continent noir, ces nouvelles convoitises peuvent tout au moins rehausser la côte de l’Afrique et déboucher sur une meilleure perception des Africains. C’est en tout cas ce qui se cache derrière toute la réflexion à laquelle sont soumis depuis des mois les stratèges de la politique africaine de la France. Et c’est surtout ce qui transparaît de la tournée africaine de Kamala Harris (…). Une tournée qui fait suite à d’autres déplacements de hauts responsables américains sur le continent. De toutes ces initiatives, il ressort en effet quelque chose de nouveau, relève le site d’information guinéen : l’Afrique, ce ne sont pas que les guerres, la famine, les épidémies et la misère. Tout le monde s’efforce subitement de voir en ce continent une opportunité incarnée par sa démographie, la jeunesse de sa population, et bien sûr ses immenses ressources. Mais qu’on ne s’y trompe pas pour autant, pointe encore Ledjely : entre les discours mielleux et la réalité sur le terrain, il y a toujours un gros fossé que les Africains doivent s’efforcer de combler avec du patriotisme, de la solidarité mutuelle, de la formation et le sens de la responsabilité. » Le pouvoir économique va-t-il aller vers l’est ? Enfin, à lire sur le site d’information Maliweb : ces propos d’un politologue sud-africain, Ian Liebenberg, recueillis par… l’agence de presse russe Sputnik. Pour lui, ces « visites à répétition de dirigeants occidentaux trahissent une peur de se voir dépasser par l’émergence de nouveaux partenaires ». À savoir la Chine, l’Inde et la Russie. « D’une manière générale, poursuit-il, les géants économiques eurasiens et orientaux se rapprochent en matière de coopération économique, ce qui pourrait à long terme bouleverser le système financier mondial, le pouvoir économique se déplaçant d’ouest en est. »
4 minutes | Mar 24, 2023
À la Une: Bemba-Kamerhe, le retour
Remaniement ministériel en République démocratique du Congo marqué par deux retours des plus spectaculaires, celui de Jean-Pierre Bemba et celui de Vital Kamerhe. « Félix Tshisekedi réaménage le gouvernement, lance Radio Okapi : Bemba, Kamerhe […] intègrent l’exécutif national ». À l’instar de ses confrères, ce journal kinois se bornait ce matin à publier la liste du nouveau gouvernement congolais, annoncé dans la nuit. C’était aussi le cas du site Media Congo, qui illustrait ladite liste d’une photo d’archives sur laquelle Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe se serrent la main. « L'attente aura été très longue, énonce Media Congo […] Des leaders de l’union sacrée entrent en fonction à quelques mois des élections. » « Deux grosses surprises (que ces) entrées de Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe », souligne le site congolais Politico CD, en précisant que ces deux leaders de la vie politique congolaises ont été respectivement nommés « vice-Premier ministre en charge de la Défense et vice-Premier ministre en charge de l’Économie ». De son côté, le site d’information Actualité CD, photo de l’intéressé à l’appui, souligne le « retour en grâce » du président du MLC Jean-Pierre Bemba, tout comme celui de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel l’an dernier étant également rappelé que Jean-Pierre Bemba a, lui, été acquitté il y a cinq ans par la Cour pénale internationale au terme d’une procédure qui lui a coûté dix ans sous les verrous. Actualité CD rappelle aussi que, depuis trois mois, ce remaniement était attendu « après la démission fin décembre de trois ministres membres du parti de l'homme d'affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle, qui avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture avec la coalition au pouvoir ». Les 26 pro-Gbagbo libres En Côte d’Ivoire, la libération des 26 militants pro-Gbagbo est à la Une des quotidiens Le temps, La Voie, Le Quotidien d’Abidjan, La Nouvelle Alliance, tous proches de l’ex-président Laurent Gbagbo. « Ce dossier avait commencé […] à alourdir et pourrir le climat politique », énonce Soir Info. Selon ce quotidien indépendant ivoirien, la levée de l’emprisonnement ferme au profit d’une condamnation avec sursis par les juges de la Cour d’appel au profit des 26 condamnés en première instance « pourrait, vraisemblablement, être la résultante des pressions conjuguées, tant en Côte d’Ivoire qu’au plan international […] Les partisans de Gbagbo ne retourneront plus en prison ».  En fait de « pression », Soir Info cite l’intervention du sénateur communiste français, Pierre Laurent, qui relevaient des « dérives » inquiétantes en Côte d’Ivoire, et qui « a dénoncé une violation de la liberté d’expression en Côte d’Ivoire », pointe Soir Info. L’Afrique pas gay En Ouganda, la loi, adoptée cette semaine par le Parlement, aggravant la répression de l’homosexualité, est à présent entre les mains du président Museveni. Va-t-il ou non la rejeter ? En Afrique, en tout cas, la répression de l’homosexualité est répandue. C’est ce que souligne, en France, le quotidien Le Figaro. « En Afrique, l’homosexualité est volontiers perçue comme une "tare importée"» aux antipodes des valeurs africaines, un acte "non africain" », énonce ce journal. Et donc la question de l’interdiction de l’homosexualité « n’est pas une spécificité ougandaise. Elle est commune en Afrique. Sur les 69 pays qui, en 2021, criminalisaient les relations gays, près d’un tiers étaient situés sur le continent ». Ce quotidien note qu’en Tanzanie, l’homosexualité est traitée « comme un crime puni d’une peine minimale de 30 ans », rappelle ce quotidien. Le Nigeria « dispose, lui aussi, d’une législation extrêmement sévère qui est rarement contestée ». Le Figaro remarque enfin que la Russie « l’a bien compris. Vladimir Poutine, ne manque jamais de se poser en protecteur des valeurs familiales traditionnelles. Sur les réseaux sociaux, les messages prorusses soulignent le soutien de Moscou dans la lutte contre "les dérives gay" ».
4 minutes | Mar 22, 2023
À la Une: la stratégie de la tension au Sénégal…
Le bras de fer se poursuit au pays de la Téranga entre le pouvoir et l’opposition, à moins d’un an maintenant de l’élection présidentielle. D’un côté, un président qui continue d’entretenir le flou sur sa candidature à un 3e mandat, alors que la constitution ne le permet pas… De l’autre, un opposant qui se dit persécuté par le régime, qui affirme que sa vie est menacée… Hier, Ousmane Sonko est apparu devant les caméras sur son lit d’hôpital. « Quatre jours après sa comparution houleuse devant la justice et son face-à-face avec les forces de l’ordre, jeudi dernier, l’accusé accuse, relateLe Monde Afrique. "Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une énième tentative d’assassinat… d’assassinat sinon d’attentat contre mon intégrité physique", dénonce-t-il. » Ousmane Sonko accuse donc le pouvoir de l’avoir empoisonné. Toutefois, relève Jeune Afrique , « aucun élément médical tangible ne corrobore, jusqu’ici, cette thèse. Des prélèvements ont d’ores et déjà été effectués et d’autres doivent encore l’être, affirme l’un des proches de l’opposant, tout en précisant que lorsqu’il a pu rendre visite au président de Pastef, à la clinique, celui-ci semblait tenir des propos parfois "incohérents". Pour l’heure, précise encore Jeune Afrique, ni sa famille ni le médecin traitant d’Ousmane Sonko n’ont fait la moindre déclaration de nature à valider la thèse d’un gaz létal, et aucun résultat d’analyse n’a été divulgué. » Ambiance délétère… Il n’empêche, « pouvoir et opposition sont sur la défensive », pointe le site d’information Seneweb : Seneweb qui rapporte les propos de Serigne Mbacké Faye, responsable politique APR et membre de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar. « Cette déclaration n'est rien d’autre qu’une diversion pour échapper à la justice. Qu'il ait le courage de sortir et d'apporter ses preuves au lieu de manipuler les Sénégalais de cette manière. (…) Dans le camp d'en face, poursuit Seneweb, le député Serigne Cheikh Thioro Mbacké estime que "la résistance reste le seul moyen pour libérer le peuple de la dictature de Macky Sall". » Une ambiance délétère donc, relève le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso : « on est à moins d’une année de cette échéance cruciale de la présidentielle et le pays de la Téranga vit déjà des moments difficiles liés à cette élection, tout est encore possible, y compris un "Sénégalais je vous ai compris !" que pourrait dire Macky Sall. Ce qui ferait retomber cette atmosphère à couper au couteau. L’opposition aussi gagnerait à ne pas trop tirer sur la surenchère, pointe encore Aujourd’hui, surtout un Ousmane Sonko, revêtu du boubou de la victime idéale qui souffle souvent sur les braises, il faudrait aussi qu’il sache raison garder et calmer ses partisans. À tirer à hue et à dia, on récolte des morceaux. » Libération d’Oliver Dubois : le Niger en pointe À la Une également les suites de la libération d’Olivier Dubois… L’ex-otage français est arrivé hier à Paris. Il est notre invité ce matin sur RFI. À Niamey, le quotidien Mourya La Voix du Niger se félicite de cette libération et du rôle décisif joué par les autorités du pays : « le Niger, écrit-il, émerge du Sahel trouble et convulsif pour exprimer une image de marque et donc de prestige international. » En effet, souligne WakatSéra à Ouagadougou, « les autorités nigériennes, notamment le président Mohamed Bazoum, ont bien tiré leur épingle du jeu. (…) Le récent séjour du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, qui était l’hôte des Nigériens quatre jours avant la libération de son compatriote Jeffery Woodke, ce récent séjour n’a probablement pas été un fait du hasard ! Visiblement la machine de libération des deux otages était déjà en marche et l’issue proche. En tout cas, conclut WakatSéra, le Niger, la France et les États-Unis ont été des partenaires solides dans cette double libération dans laquelle le président Mohamed Bazoum confirme l’étoffe prépondérante qu’il prend dans la résolution des conflits, la lutte contre le terrorisme et la paix en Afrique. »
4 minutes | Mar 21, 2023
À la Une: Olivier Dubois, les dessous d’une libération…
Au-delà de la joie, au-delà du soulagement immense pour le journaliste français, sa famille et son entourage, la presse se penche ce matin sur les conditions de cette libération qui a finalement surpris tout le monde hier. « Pour l’heure, relève Le Monde Afrique, cela reste flou. Mais selon plusieurs sources sécuritaires et diplomatiques, le président nigérien Mohamed Bazoum – qui est en ce moment en visite au Togo – s’est "personnellement impliqué dans sa libération". D’autres canaux de négociation avaient aussi été ouverts, notamment à travers le Haut Conseil islamique malien, une association regroupant des associations et des leaders musulmans. » Le Niger à la manœuvre Olivier Dubois avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali. Jeune Afrique raconte : les services maliens, « après avoir un temps collaboré avec leurs homologues français, se montrent de moins en moins impliqués sur le dossier ». La rupture totale des relations entre Paris et Bamako début 2022 expliquant cela. Et c’est donc en effet le Niger qui part à la manœuvre : « "les Nigériens ont prouvé leur efficacité dans ces affaires d’otages par le passé. Nous avons donc demandé leur appui", indique une source élyséenne, citée par Jeune Afrique. Lors de leur différents entretiens, Emmanuel Macron et Mohamed Bazoum évoquent régulièrement le sujet. À Niamey, le président nigérien confie le cas du journaliste français à ses services de renseignement dirigés par l’un de ses proches, Rabiou Daddy Gaoh, alias "Jet Lee".» Accélération ces derniers mois… Durant les premiers mois, aucune avancée concrète n’est enregistrée, relève Jeune Afrique. Il faut attendre la mi-2022 pour voir la filière nigérienne obtenir des résultats encourageants. Le 29 août, les services de renseignement nigériens obtiennent du GSIM la libération d’une autre otage, la religieuse américaine Suellen Tennyson, enlevée dans le nord du Burkina Faso début avril. Certains y voient alors un signe prometteur pour Dubois, qui montre que les services nigériens ont bien des canaux de discussions fructueux avec le groupe qui le détient. Dans les mois qui suivent, les discussions s’accélèrent. (…) Selon une source bien introduite à Niamey, un officier nigérien aurait notamment joué les intermédiaires dans le dossier Dubois, précise encore Jeune Afrique : le général touareg Mahamadou Abou Tarka, qui dirige la Haute autorité à la consolidation de la paix. Au cœur du dispositif sécuritaire mis en place par Bazoum, l’homme a des contacts réguliers avec plusieurs groupes armés du nord du Mali. Début mars, les services de renseignement français, en contact permanent avec leurs homologues nigériens, expliquent à la famille d’Olivier Dubois que les discussions évoluent positivement. Une rançon ? Ce 20 mars, elles ont finalement abouti. Après 711 jours de détention dans le désert malien, soupire Jeune Afrique, notre confrère est récupéré dans la matinée à la frontière entre le Mali et le Niger par une équipe des services nigériens, avec l’appui logistique de militaires français. Reste un mystère, comme toujours dans la prise d’otages : la nature des contreparties obtenues par ses ravisseurs en échange de sa libération.  En effet, pointe L’Observateur Paalga au Burkina Faso, « ce n’est certainement pas pour les beaux yeux bleus d’Emmanuel Macron ou la belle chevelure lisse de Mohamed Bazoum ou encore moins en raison de l’approche du jeûne musulman que les ravisseurs ont libéré Olivier Dubois. Quand bien même, selon le discours officiel, la France ne paie pas de rançon contre une quelconque libération, on ne peut s’empêcher de penser à un versement d’argent, tant la prise d’otages a toujours été l’une des principales sources de financement des groupes terroristes. » « Vers un armistice des braves ? » Au-delà de la question d’une éventuelle rançon, le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou s’interroge : « quand des terroristes libèrent un prisonnier français, de surcroit un homme de médias, surtout si ce groupe est le GSIM, il y a bien des raisons à cette mansuétude. Le GSIM est-il en posture d’une main tendue au Sahel ? On a vu un Iyad Ag Ghali, son patron, recevoir l’allégeance de groupes terroristes, discuter avec des envoyés de la CMA et du GATIA… ». Alors « va-t-on vers un armistice des braves ? », s’interroge encore Aujourd’hui. « Pourquoi les hommes de Iyad Ag Ghali ont-ils finalement libéré Olivier Dubois ? Le GSIM est-il disposé à dialoguer avec le Mali, le Niger et le Burkina, lui qui sévit dans ces 3 pays et qui est en butte avec les hommes de l’EIGS d’Al-Sahraoui ? »
4 minutes | Mar 20, 2023
À la Une: crispation au Sénégal…
« Décidément les dieux ne sont pas avec le président de la République, s’exclame WalfQuotidien. À moins d’une année de la fin de son deuxième et dernier mandat ou de son premier quinquennat, c’est selon, Macky Sall fait face à la multiplication des fronts. Confronté à une forte contestation sur sa 3e candidature, aux manifestations violentes liées à l’affaire de l’opposant Ousmane Sonko qui ont fait deux morts jeudi dernier, voilà qu’il doit faire face à un nouveau front ouvert par les enseignants », en grève partir de ce lundi, ainsi que par les fonctionnaires des impôts. « À cela, poursuit WalfQuotidien, il faut ajouter la cherté du coût de la vie malgré la baisse décrétée par le gouvernement sur le loyer et les denrées alimentaires. L’inflation moyenne a atteint 9,7 %, son plus haut niveau depuis plusieurs décennies. La jonction des fronts et des mécontentements risque d’être un cocktail explosif, estime le quotidien sénégalais, une véritable bombe à retardement difficile à désamorcer. Car la marge de manœuvre du chef de l’État est limitée. La manne pétrolière et gazière qui est supposée faire du Sénégal un Qatar bis n’est prévue qu’en fin d’année. L’incertitude sur sa 3e candidature le fragilise. Même dans son propre camp, ceux qui n’espèrent plus ni poste ni argent vont bientôt commencer à donner de la voix. » Renouer les fils du dialogue ! Conséquence, les appels à la raison se multiplient dans la presse sénégalaise : ainsi, note Le Soleil, « le militant des droits de l’homme et expert indépendant des Nations unies, Alioune Tine, appelle Macky Sall, à entretenir le dialogue "avec tout le monde", pour mettre fin aux tensions politiques. "Notre président a un grand leadership en Afrique. Il faut le reconnaître. Il a aussi un leadership mondial. Il a un bilan élogieux. Il n’a qu’à appeler tout le monde et à discuter avec tout le monde", affirme Alioune Tine. "Le Sénégal est […] un miroir dans lequel se regarde toute l’Afrique. Il me semble que les aînés nous ont légué ce miroir. Il ne faut pas qu’il se brise entre nos mains. Il faut que les politiciens, toutes tendances confondues, se réunissent", insiste Alioune Tine. » Même appel au dialogue dans cette tribune publiée par le quotidien 24 Heures : « aujourd’hui, tout vacille et l’inquiétude nous gagne. Nous sommes tétanisés à l’idée des mois qui nous séparent de la Présidentielle, mois au cours desquels le "Mortel Kombat" que se livrent deux hommes pourrait connaître son apogée. Nous sommes agacés par les concerts de casseroles, les manifestations à tout bout de champ et pour tout prétexte, la vue de tous ces hommes en tenue à chaque coin de rue, les nombreuses arrestations… Que l’opposition s’oppose, que l’État de Droit s’affirme, qu’il veille à rester debout, sans excès de part et d’autre. Et nous dans tout cela ? Nous sommes en train de perdre cette paix à laquelle nous sommes tant attachés. Nous sommes spectateurs-otages d’un combat que se livrent deux hommes qui semblent mettre en avant leurs ambitions personnelles au détriment de l’intérêt national. (…) Alors, lance 24 Heures, pourquoi pas des retrouvailles autour d’une table entre Macky Sall et Ousmane Sonko pour s’entendre sur ce qui est possible ou non, sur ce qui est faisable ou non ? Marchons tranquillement vers des élections apaisées, redevenons la démocratie sereine et tant enviée que nous avons toujours été. Redevenons le pays du bon vivre. » Assumer ! Enfin, le quotidien Le Pays au Burkina Faso renvoie Macky Sall et Ousmane Sonko dos à dos… « Au vu des cas de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, et de Karim Wade, qui sont autant de poids lourds de l’opposition écartés de la course au fauteuil présidentiel dans les conditions que l’on sait, il est difficile de donner le bon Dieu sans confession au régime de Macky Sall. Surtout que le chef de l’État sénégalais continue de garder le mystère sur ses intentions de troisième mandat qu’on lui prête. Mais Ousmane Sonko doit aussi s’assumer, s’exclame Le Pays. Car, il est un peu trop facile de se mettre en délicatesse avec la loi, et de crier chaque fois à la cabale politique parce qu’on est un opposant ambitieux. Autrement dit, la casquette d’opposant ne doit pas être un parapluie pour se prémunir contre des poursuites judiciaires. (…) Qu’il assume donc ses actes en laissant la Justice faire son travail. D’autant que s’il n’a rien à se reprocher, en plus d’être blanchi, il en sortira plutôt grandi. Par contre, cette propension frénétique à ameuter la rue à la moindre convocation pourrait le desservir en laissant croire à une volonté déguisée de se soustraire à la Justice. »
4 minutes | Mar 17, 2023
À la Une: plaies, bosses et bagarres à Dakar
Le procès d’Ousmane Sonko, jeudi 16 mars à Dakar, la capitale, a été marqué par de violents affrontements entre forces de l'ordre et jeunes Sénégalais, alors que le principal opposant au président Macky Sall comparaissait devant un tribunal pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme. Ambiance sous haute tension pour cette audience qui a tourné au pugilat, effet tache d’huile dans les rues de Dakar… Pour les soutiens d’Ousmane Sonko, pas de doute : c’est un complot judiciaire qui vise à éliminer leur champion des élections de l’an prochain au Sénégal. Scène d’émeute à la Une du quotidien sénégalais 24 Heures. Masque sur le nez ou à visage découvert, trois manifestants lancent des projectiles dans un chaos de rues jonchées de mobilier urbain renversé. « Des affrontements partout, Dakar en feu et flamme ! », lance 24 Heures. En pages intérieures, ce journal, quartier par quartier, décrit les scènes de pillages qui ont émaillé la journée de jeudi dans la capitale. « Le Sénégal est en effervescence politique permanente et reste dans un tournant décisif quant à sa stabilité légendaire par rapport aux autres pays du continent africain en général et au niveau de l’Afrique occidentale en particulier », s’effare ce journal dakarois. Attention, prévient 24 Heures, « la cohésion sociale de notre cher pays (…) pourrait en prendre un sacré coup avec des événements (…) aux conséquences inestimables en termes de dégâts tant les soubresauts pré-électoraux (…) font rage », s’alarme-t-il. Ambiance malsaine au Sénégal Au Burkina Faso, le quotidien Wakat Sera n’écrit guère autre chose, en annonçant que « la cocotte-minute va exploser, mais quand ? » se demande ce journal ouagalais. Et Wakat Sera de dénoncer « ce sport malsain de plus en pratiqué par tous les dirigeants africains pour mettre hors-jeu leurs rivaux politiques. L’instrumentalisation de l’appareil judiciaire est devenue une puissante arme de destruction de l’opposition. Difficile d’imaginer le contraire dans ce feuilleton politico-judiciaire qui agite, et secouera certainement le Sénégal pendant encore une bonne année. Une démocratie hautement inflammable ! », soupire donc Wakat Sera. Bravade militante anti-Gbagbo Regain de tension politique également en Côte d’Ivoire, avec le ton qui est encore monté d’un cran entre le pouvoir et le PPA-CI. Après le controversé envoi en prison, la semaine dernière, de 26 militants du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, un menaçant rassemblement nocturne par un groupe de jeunes se réclamant du RHDP, le parti d’Alassane Ouattara, devant le domicile de l’ancienne députée Marie-Odette Lorougnon, est à l’origine de ce regain de tension. C’est mercredi soir que des jeunes se réclamant du parti au pouvoir se sont regroupés devant sa résidence, pour protester contre de récents propos qu'elle a tenus en meeting, et pour menacer de représailles cette dirigeante du parti de Laurent Gbagbo. « Le PPA-CI hausse le ton », lance en Une le journal Le Temps. Proche de ce parti, ce quotidien rapporte les propos de son porte-parole qui, lors d’une conférence de presse, a rappelé que le leader des jeunes ayant manifesté devant le domicile de Marie-Odette Lorougnon avaient agi de même, il y a trois ans, au domicile de l’ex-président Bédié. Justin Katinan Koné a dénoncé « un plan du pouvoir et du RHDP » passant par le « bras séculier » de l’appareil judiciaire, mais aussi par « des groupes de personnes qui présentent toutes les caractéristiques d’une milice au service du pouvoir », rapporte Le Temps. Journal dans lequel Marie-Odette Lorougnon signale qu’elle a porté plainte pour « menace de mort, violation de domicile et incitation à la haine » notamment. Qui est garçon à Abidjan ? « Koné Katinan et le PPA-CI dénoncent ''un plan du pouvoir et du RHDP'' », lance en Une le quotidien Dernière Heure Monde. Ce quotidien proche du PDCI-RDA de l’ex-président Bédié y évoque également « l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire par le pouvoir RHDP ». De son côté, le quotidien indépendant Soir Info souligne l’indignation du porte-parole du PPA-CI, du fait de « ces actes des militants du parti au pouvoir, regrettant que ceux-ci jouissent d’une totale impunité. Justin Katinan Koné a mis en garde contre tout ce qui arriverait à Marie-Odette Lorougnon et aux autres membres du parti », rapporte Soir Info.
4 minutes | Mar 16, 2023
À la Une: l’opposition donne de la voix au Sénégal
« Des manifs à Mbacke, Saint-Louis, Ziguinchor, Bignona, Podor, Thiès, ou encore Dakar : le Sénégal au rythme de Yewwi », s’exclame WalfQuotidien en première page. La coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi dénonce ce qu’elle qualifie « d’instrumentalisation de la justice » et a lancé mercredi 15 mars une série de mobilisations, alors que le procès pour diffamation de l’opposant Ousmane Sonko doit s’ouvrir ce jeudi. « La capitale s’embrase », constate encore WalfQuotidien. « Contrairement aux autres départements où les manifestants ont dénoncé dans le calme les dérives du régime, Dakar a été le théâtre de violents affrontements. » « Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur le maire de la ville et sur des députés qui tentaient de se rendre chez Ousmane Sonko, bloqué chez lui par les policiers dans un contexte de tensions politiques croissantes », relève le site d’information Seneplus. « Le calme est revenu en début de soirée », mais « la journée d’aujourd’hui risque d’être plus chaude, pointe WalfQuotidien, avec l’audience de Sonko au tribunal. » Sonko joue son avenir politique En effet, précise Le Monde Afrique, « ce 16 mars, le candidat à la présidentielle de 2024 joue son avenir politique. Il est attendu devant le tribunal correctionnel de Dakar dans un procès pour diffamation intenté par Mame Mbaye Niang, le ministre du Tourisme, qu’il a accusé de détournement de fonds. L’audience s’est ouverte une première fois il y a un mois avant d’être reportée. Déjà, Dakar avait été le théâtre d’une forte mobilisation et d’une vive tension. L’opposant avait été ramené chez lui par des policiers qui avaient brisé la vitre de sa voiture, une scène diffusée en direct sur les réseaux sociaux. » Finalement, commente Le Monde Afrique, « du pouvoir du président Macky Sall ou de l’opposant Ousmane Sonko, on ne sait qui avait le plus de craintes ces dernières heures à Dakar. (…) Les deux camps sont à cran. Chacun se prépare à débuter un face-à-face décisif en vue de la présidentielle prévue dans moins d’un an, le 25 février 2024. » D’autant qu’une « autre affaire pèse sur Ousmane Sonko, rappelle Le Monde Afrique. Il est accusé de 'viols et menaces de mort' par Adji Sarr, l’employée du salon de massage Sweet Beauty qu’il avait l’habitude de fréquenter pour ses maux de dos. S’il est condamné à plus de trois mois d’emprisonnement ferme ou à plus de six mois avec sursis dans l’un de ces dossiers, le code électoral prévoit l’inéligibilité. Ousmane Sonko sera alors définitivement écarté de la course à la présidentielle. » « Un TNT socio-politique » ? « Que nous réserve la journée d’aujourd’hui à Dakar ? », s’inquiète L’Observateur Paalga au Burkina Faso. « Comme toutes les fois où Ousmane Sonko et les autres ténors de l’opposition sont convoqués par la justice sénégalaise, la rue s’en mêle et ça dégénère en actes de violence. (…) D’un côté donc, le président en exercice, qu’on accuse de vouloir jouer indûment les prolongations (en le suspectant de vouloir briguer un troisième mandat), et de l’autre, des opposants, notamment Ousmane Sonko, qui pourrait voir ses ambitions hypothéquées si d’aventure, il était condamné. Et c’est tout l’enjeu de cette journée classée rouge à Dakar. » « Tous les ingrédients d’un TNT sociopolitique sont réunis », renchérit Aujourd’hui, toujours à Ouaga. « Que se passera-t-il aujourd’hui ? », s’interroge le journal. « Sonko ira-t-il tranquillement au Tribunal et retournera-t-il pareillement chez lui ? Ou bien, assistera-t-on à un bis repetita du 16 février dernier ? Sera-t-on épargné des jets de gaz lacrymogènes et des courses poursuites police-manifestants ? Surtout évitera-t-on les évènements malheureux de mars 2021 au cours desquels il y avait eu des émeutes et des morts ? » Rendre le pays « ingouvernable » ? En effet, pointe Jeune Afrique, « à moins d’un an de la présidentielle, le spectre des tensions de mars 2021 est ainsi ravivé. À l’époque, la convocation du leader du Pastef dans le cadre de l’affaire Adji Sarr avait déclenché de violentes manifestations. Réprimées par les forces de l’ordre, elles avaient fait quatorze morts et ébranlé le pouvoir du chef de l’État sénégalais. » Pour sa part, relève encore Jeune Afrique, « dans un récent communiqué, l’APR (Alliance pour la République), le parti présidentiel, a dénoncé une 'volonté [de l’opposition] de rendre [le] pays ingouvernable, d’attaquer sa stabilité pour créer, au travers d’émeutes organisées et de guérillas coordonnées, une insurrection générale planifiée pouvant mener à une guerre civile'. L’APR qui a aussi invité les militants de la coalition au pouvoir 'à la mobilisation pour faire face aux tentatives de troubles annoncées qui sont tout simplement, dit-il, inacceptables'. »
4 minutes | Mar 14, 2023
À la Une: Freddy, illustration du dérèglement climatique…
Le cyclone Freddy a traversé tout l’océan Indien durant ces derniers 35 jours pour s’abattre sur Madagascar et ensuite sur le Mozambique et le Malawi. Et ça n’est peut-être pas terminé. C’est ce que souligne Le Monde Afrique : « La trajectoire du phénomène, que les météorologues ont vite qualifié de "monstre" dans les jours qui ont suivi sa formation en mer de Timor, le 6 février, demeure incertaine. Freddy pourrait s’éteindre sur les terres ou s’aventurer pour la troisième fois dans le canal du Mozambique. Une nouvelle intensification du cyclone, favorisée par la traversée des eaux chaudes océaniques, n’est toutefois pas une hypothèse privilégiée. Quoi qu’il en soit, Freddy a très certainement décroché le titre de cyclone le plus long jamais observé, le précédent record étant détenu par John, en 1994, dans l’océan Pacifique (31 jours). Plus d’une centaine de morts ont jusqu’à présent été dénombrés, pointe encore Le Monde Afrique. Selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, Freddy a aussi pulvérisé les records de puissance en générant autant d’énergie qu’une saison moyenne d’ouragans dans l’Atlantique nord. Le bilan dans les deux principaux pays traversés est d’ores et déjà considérable. À Madagascar, près de 200 000 personnes ont été touchées et 72 000 déplacées. » Le réchauffement : un problème pour tout le continent À des milliers de kilomètres de là, au Burkina Faso, le quotidien Aujourd’hui s’inquiète : « L’Afrique australe, c’est loin, mais le dérèglement climatique est devenu un problème continental. Si l’Afrique pollue moins mais trinque plus, si cette Afrique est toujours roulée dans des promesses non tenues lors des COP, elle doit se convaincre qu’il y a quelque-chose à faire pour réduire le réchauffement de la planète. C’est vrai que Freddy, c’est une catastrophe naturelle, s’exclame le quotidien burkinabè, mais amplifiée par le phénomène climat. On annonce par exemple le retour du phénomène El Niño cette année où une vague de chaleur est prévue. En ce mois de mars déjà des pays tels le Burkina, le Niger, le Tchad, le Mali connaissent une chaleur de plomb, pointe encore Aujourd’hui. Qu’en sera-t-il au mois d’avril, mois de chaleur par excellence ? […] Le récent One Forest Summit qui s’est tenu à Libreville début mars a d’ailleurs rappelé le caractère vital de la préservation du Bassin du Congo, des forêts de l’Afrique centrale et de l’Amazonie, véritables poumons du monde. » Et le quotidien ouagalais de conclure : « L’homme en voulant se rendre maître et possesseur de la Nature, l’a détruite, et cette nature regimbe et lui revient à la figure. Faisons gaffe ! » Mali : tensions au nord Au Mali, à présent : faut-il craindre le retour de la guerre entre Bamako et les ex-rebelles du Nord ? « Voilà des mois que le ton monte, constate Jeune Afrique. Par communiqués interposés, la relation historiquement fragile entre le gouvernement malien et les mouvements signataires de l’accord de paix dit "d’Alger", s’est considérablement délitée. Le divorce est-il inévitable ? » Le site d’information panafricain a interrogé Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole de la principale coalition de mouvements signataires. « Depuis 2015, nous n’avons jamais connu un tel point de rupture, affirme-t-il. La situation est périlleuse et la moindre étincelle peut faire dégénérer les choses. Mais je ne veux pas encore parler de rupture politique, nous souhaitons laisser une chance à la médiation algérienne. » À la question de Jeune Afrique : « En cas d’échec, la reprise d’un conflit armé est-elle envisageable ? », Mohamed Elmaouloud Ramadane répond : « Nous ne le souhaitons pas. Mais c’est envisageable, car c’est l’accord qui garantit la non-belligérance. Si cet accord n’existe plus, il n’y a plus de confiance et plus de cessez-le-feu. Mais je le répète : nous ne souhaitons pas en arriver à ce stade, nous voulons dialoguer. » Est de la RDC : l’ONU aveugle et sourde ? Enfin, constat amer pour Le Nouvel Observateur à Kinshasa : « Toujours pas de condamnation ferme du Rwanda », titre le bi-hebdomadaire congolais. « Après la mission d’une équipe du Conseil de sécurité des Nations Unies à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ville de plus en plus sous la menace des rebelles du M23, les Congolais se demandent à quoi a servi cette énième promenade de santé. » En effet, déplore Le Nouvel Observateur, « cet important organe des Nations Unies s’est abstenu de condamner ouvertement le Rwanda pour son soutien avéré aux terroristes du M23. La position de la communauté internationale dans cette guerre, qui oppose la RDC et le Rwanda par le M23 interposé, conforte le président rwandais dans ses velléités hégémoniques. »
4 minutes | Mar 13, 2023
À la Une: les élections au Mali, un horizon lointain…
Le référendum sur la nouvelle Constitution, initialement prévu le 19 mars, a donc été repoussé à une date ultérieure, vendredi dernier, par les autorités militaires. Du coup, qu’en est-il du calendrier électoral ? Est-ce que les élections prévues en février 2024 vont avoir lieu ? La presse malienne et au-delà s’interroge ce matin. Ainsi pour Maliweb, « l’annonce du report du référendum du 19 mars à une date sine die soulève de nouveaux doutes sur la volonté des autorités de transition à respecter le chronogramme électoral pouvant permettre le retour à l’ordre constitutionnel ». Et Maliweb de s’interroger : « La confiance est-elle rompue entre le colonel Assimi Goïta et le Cadre d’échange des partis et des regroupements politiques ? » En effet, cette alliance qui revendique 51 partis politiques et 18 associations, affirme regretter la décision du gouvernement : « Ce report cache les velléités de prorogation de la transition et risque d’accentuer le discrédit sur le Mali et d’exposer le pays à de probables nouvelles sanctions, affirme le cadre. » C’est pourquoi, précise Maliweb, « le cadre propose de surseoir à la tenue du référendum et de mettre le projet de la nouvelle constitution à la disposition du futur président de la République qui sera élu à la fin de la transition. » Retards, lenteurs et manque de financement… Le Sursaut, autre publication à Bamako, expose pour sa part les raisons de ce report : « L’Autorité Indépendante de Gestion des élections, l’AIGE, chargée d’organiser les scrutins, connait un sérieux retard dans la mise en place de ses démembrements. Aussi, la cadence de tortue imprimée dans l’enrôlement des citoyens pour l’actualisation des cartes biométriques et les divisions autour du projet de nouvelle Constitution ont infléchi la position du Gouvernement sur la tenue du référendum. En outre, pointe encore Le Sursaut, ce qui semble être la véritable cause de ce léger report du scrutin référendaire relève du manque de ressources nécessaires pour organiser toutes les élections énumérées dans le chronogramme présenté devant la Cédéao. » Les militaires vont-ils s’arcbouter au pouvoir ? « Mali : peur sur les élections ! », s’exclame le site d’information WakatSéra au Burkina Faso. « Les élections prévues pour février 2024, afin de revenir à un pouvoir civil après deux putschs militaires en moins d’un an, se tiendront-elles à bonne date ? Oui, à en croire les déclarations de la junte militaire. Non, si l’on s’en tient à la réalité sur le terrain. » « À qui profite réellement ce report ? », s’interroge de son côté Le Pays, toujours à Ouaga, « quand on sait que la Cédéao va sans doute ressortir le sabre dès qu’elle se rendra compte des velléités de pérennisation au pouvoir du régime de transition. […] Assimi Goïta et les siens, […] gênés aux entournures puisqu’ils n’ont manifestement pas pu stopper les attaques terroristes, devront avoir la sagesse de ne pas s’arcbouter au pouvoir, affirme Le Pays, sous peine de voir les choses partir davantage en vrille […]. Reporter le scrutin référendaire pour justifier plus tard le report des élections pourrait se révéler être un couteau à double tranchant entre les mains des hommes forts de Bamako, et on espère, conclut le quotidien ouagalais, qu’ils auront assez de lucidité pour ne pas galvauder cet immense capital de sympathie dont ils jouissent auprès de nombreux Maliens, en quittant les choses avant que les choses ne les quittent. » RDC : « le contrat du siècle », l’arnaque du siècle ? La RDC à présent : à lire dans Jeune Afrique cette infographie sur ce qui avait été appelé « le contrat du siècle » avec la Chine… « Du cobalt et du cuivre en échange d’investissements dans les infrastructures. Quinze ans après la signature de l’accord entre la RDC et des entreprises minières chinoises, la promesse n’a pas été tenue », pointe Jeune Afrique. « Les autorités congolaises se sont-elles fait berner lors des négociations initiales ? Qui a profité des bénéfices engrangés ? Y a-t-il eu des tentatives de détournement ? Pour les Congolais, le constat est amer, relève le site panafricain. Les infrastructures promises par la partie chinoise en échange de l’exploitation du cobalt et du cuivre congolais sont inexistantes, ou presque. Jules Alingete, le patron de l’Inspection générale des finances, parle même de "colonisation économique". » Dans un rapport sans concession que Jeune Afrique a donc décrypté en infographies (tableaux et chiffres à l’appui) l’instance qu’il dirige réclame vingt milliards de dollars à la partie chinoise.
5 minutes | Mar 10, 2023
À la Une: la case prison pour des militants pro-Gbagbo
Verdict, en Côte d’Ivoire, au procès des militants du PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, tous condamnés à deux ans de prison pour trouble à l’ordre public, sauf un. 26 des 27 prévenus ont en effet écopé de 24 mois de prison ferme. Le 24 février dernier, au palais de justice d’Abidjan, ils avaient accompagné Damana Pickass, secrétaire général du parti de Laurent Gbagbo, convoqué ce jour-là dans une affaire présumée de terrorisme. ► À lire aussi à la Une de la revue de la presse Afrique: La case prison pour des militants pro-Gbagbo La condamnation des 26 militants du PPA-CI est ce matin à la Une des quotidiens Le Temps et La Voie originale, mais aussi L’Inter, Soir Info, ou encore Dernière heure Monde. Pourquoi ces condamnations infligées aux 26 prévenus ? Proche de Laurent Gbagbo, le quotidien Le Temps dénonce un « procès injuste ».  Le quotidien indépendant Soir Info précise qu’« à en croire le procureur, « la marche, les attroupements et d’autres actes posés par eux ont été susceptibles de défier les institutions de l’État ». Ce journal signale que certains « accusés » ont affirmé s’être trouvé « dans la zone (…) par pur hasard » lorsqu’ils ont été appréhendés par la police. À la barre, une prévenue citée par Soir Info a témoigné qu’un policier lui aurait dit : « Toi tu es une femme, au lieu de rester à la maison pour cuisiner, c’est la politique que tu veux faire. » Son confrère L’Inter signale qu’au prononcé du verdict, « des femmes ont fondu en larmes dans la salle, en dehors, dans la cour du Palais de justice et à la sortie du tribunal » et que « certaines ont lâché qu’elles ne (croyaient) plus en la réconciliation nationale ». Mais ce quotidien indépendant assure aussi que « la défense des condamnés ne compte pas baisser les bras ». Rififi au pays de la Téranga  Au Sénégal, l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré a été placé en garde à vue, hier, à l’issue d’une convocation au commissariat central de Dakar. Garde à vue faisant suite à une lettre envoyée au président Macky Sall et rendue publique le week-end dernier. Étant rappelé que la figure de proue du Rassemblement national, Marine Le Pen, avait rencontré le président Macky Sall lors de sa visite au Sénégal au mois de janvier, dans son texte, cet ancien Premier ministre du président Abdoulaye Wade interrogeait notamment le chef de l’État sur un éventuel « don» d’argent à Marine Le Pen (qui n’était pas expressément nommée dans sa lettre). « C’est comme si l’État n’avait pas l’intention de laisser le temps enfoncer dans l’oubli les propos de l’ancien président de la Commission de l’Uemoa », remarque Le Quotidien. Selon ce journal dakarois, l’ancien Premier ministre qui a été placé en garde à vue est à présent « face à ses questions ». À la Une, ce matin, du quotidien sénégalais 24 Heures, Birahim Seck remarque que « si poser des questions constitue une infraction, (il se) demande comment les enquêteurs feront avec M. Soumaré car, ils seront obligés de lui poser des questions ». En pages intérieures de ce journal, ce-même coordonnateur du Forum Civil écrit au président Macky Sall que « les sénégalais (lui) poseront encore des questions car ils (lui) ont confié la gouvernance du pays ». L’ONU en RDC, le retour Arrivée, hier en RDC, d’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour une visite de travail jusqu’à dimanche. C’est la première visite du Conseil de sécurité en RDC depuis 2018, alors que la province du Nord-Kivu est toujours en proie à la violence des combats entre l’armée et le M23 vers Sake, ville située à l’ouest de Goma, principalement. Le M23 et ses soutiens ? Lors d’un point de presse, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a appelé « notamment le Rwanda à tout faire pour que (le) cessez-le-feu soit aujourd’hui respecté ». À Kinshasa, Radio Okapi relaie l’appel des co-présidents de la délégation de l’ONU, Nicolas de la Rivière, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et le représentant du Gabon, Michel Xavier Diang, qui ont déclaré à leur arrivée : « Le Conseil est venu ici en RDC pour adresser un message assez clair : nous sommes à vos côtés, nous sommes là pour vous aider », avant de s’adresser spécifiquement aux groupes armés : « Il est important d’agir, il est important que les groupes armés cessent leurs activités, que tous participent au processus politique. Que les groupes armés étrangers se retirent et que les groupes armés soutenus par l’étranger se retirent aussi et que la paix revienne enfin en RDC », rapporte donc Radio Okapi.
4 minutes | Mar 9, 2023
À la Une: restituer les morts pour réconcilier les vivants
Dans le cadre de la réconciliation nationale menée par les autorités ivoiriennes pour tourner la page de la crise post-électorale de 2010-2011, 47 corps de victimes de violences ont été restitués hier à leurs familles. Une cérémonie a eu lieu dans trois villes, Guiglo, Blolequin et Toulépleu, dans l’ouest du pays. Ces corps avaient été exhumés, pour certains en 2015, puis transférés à Abidjan, pour le besoin des enquêtes sur les différents affrontements qui s’étaient produits au moment de la crise post-électorale. Pour le quotidien Notre Voie à Abidjan, il ne s’agit que d’un premier pas : « cette restitution des corps ne doit pas faire oublier qu’aucune des victimes de Guiglo, Blolequin ou Toulépleu, n’a obtenu justice pour les crimes subis pendant la crise, à la suite de l’amnistie présidentielle accordée en 2018, et qui a eu pour effet d’annuler tous les efforts de justice entrepris jusque-là. Un recours pour l’annulation de cette amnistie contraire aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire demeure toutefois pendant devant le Conseil d’État. Au-delà de la justice, les victimes ont également droit à des réparations, estime encore Notre Voie. Le gouvernement doit reprendre et intensifier le processus de réparations à destination des victimes des crimes les plus graves et à rendre compte de manière transparente du travail d’indemnisation engagé depuis 2015. » Un premier pas… Pour le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, « c’est un début pour l’apaisement des cœurs, prélude au deuil, au pardon et à la réconciliation véritable. Les autorités ivoiriennes ont bien perçu cette corrélation, et on ne peut que saluer ce commencement même s’il convient de mentionner que sur ce plan, la montagne ne fait que commencer à accoucher. En effet, précise le quotidien burkinabé, non seulement, sur le nombre de victimes, il y a toujours problème, mais certaines communautés disent ne pas encore être concernées par ces gestes d’apaisement, ce qui est source de crispations. Les tueries de cette période sombre de la Côte d’Ivoire n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Toutefois, relève encore Aujourd’hui, s’intéresser à ce qui demeure source de rancœur, de désirs revanchards, est déjà un premier pas vers la solidité du vivre-ensemble. » Sénégal : encore un journaliste en prison Encore un journaliste arrêté au Sénégal… Pape N'Diaye a été placé sous mandat de dépôt dans la soirée de mardi, après quatre jours de garde à vue au Commissariat central de Dakar. Il est accusé de diffusion de fausses nouvelles dans le cadre de l’affaire Sweet Beauty, du nom du salon de massage dans lequel l’opposant Ousmane Sonko est soupçonné d’avoir violé une des employées, Adji Sarr. Une affaire dans laquelle l’opposant vient d’être renvoyé devant un tribunal. Une décision qualifiée de « politique » par le journaliste. Ce qui lui a valu son arrestation. Du coup, les journalistes sénégalais sont inquiets, relève Le Monde Afrique, car « le cas de Pape Ndiaye rappelle l’arrestation, en novembre dernier, du journaliste Pape Alé Niang. Celui-ci était également accusé de 'diffusion de fausses nouvelles' en lien avec l’affaire Adji Sarr. Suite à une forte mobilisation, le journaliste du site d’information Dakar Matin, en grève de la faim, avait été libéré après deux mois en prison. (…) A un an de l’élection présidentielle de février 2024, la tension est palpable, pointe Le Monde Afrique. Alors que Macky Sall est soupçonné par ses détracteurs de vouloir solliciter un troisième mandat, son principal opposant, Ousmane Sonko, est poursuivi dans plusieurs affaires, ce qui pourrait l’empêcher de se porter candidat. Et les arrestations et poursuites à l’encontre de militants et sympathisants d’opposants politiques se sont accentuées ces derniers mois. » Enfin, le site d’information Dakar Matin fait feu de tout bois contre le président sénégalais… « La privation de liberté du journaliste Pape N’Diaye constitue un énième coup de canif et un ignoble attentat contre la presse et la liberté d’informer. Une dérive de trop inacceptable, intolérable et injustifiable. (…) Macky Sall continue inlassablement son funeste et diabolique projet consistant à utiliser l’appareil d’État pour diffuser la terreur, assujettir les Sénégalais, faire taire les voix discordantes et imposer définitivement la pensée unique au Sénégal. »
3 minutes | Mar 8, 2023
À la Une: les femmes africaines à l’honneur
Avec toute une série de manifestations, rassemblements, réunions, célébrations, officiels ou pas : les femmes du continent comptent bien se faire entendre en ce 8-Mars, journée internationale des droits des femmes. Exemple en RDC, pointe le site d’information Actualité CD, avec le mouvement RSLF, Rien sans les femmes. « Ce 8 mars, nous sommes en lutte, s’exclament les adhérentes de ce mouvement. Nous descendrons dans la rue, vêtues de noir, aux côtés des hommes épris d’égalité, de justice, de démocratie et de paix. Nous marcherons, non pas en silence, mais en faisant un bruit assourdissant en frappant sur nos casseroles. Nous nous ferons entendre car le changement de paradigme ne se produira pas sans la moitié de la population ! » Vers une meilleure représentation dans le monde politique ? Les femmes représentent la moitié de la population, certes, et même un peu plus, mais elles sont sous-représentées dans la vie publique… C’est le cas notamment en Côte d’Ivoire. Florence Tanoh, directrice du genre et de l’équité au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, fait les comptes dans les colonnes du quotidien L’Intelligent : « en Côte d'Ivoire, dit-elle, on a seulement 16 femmes maires sur 201, 32 femmes députés sur 250 et 7 femmes dans le gouvernement. » Malgré tout, note encore Florence Tanoh, « d’énormes progrès ont été réalisés en Côte d'Ivoire en matière de Droits des femmes. Notamment, au niveau de la scolarisation de la jeune fille, ou encore de l’amélioration du statut de la femme dans le couple. » Mais pour ce qui est de la représentativité des femmes dans la vie publique, ça coince encore… Un parti politique doit avoir 30% de femmes sur ses listes de candidats. On est encore loin de ce chiffre… Déplacées et sans ressources Au Burkina Faso, le site d’information WakatSéra est allé à la rencontre de trois femmes, trois déplacées, à Pazani, au nord de Ouagadougou… Trois femmes qui, comme des milliers d’autres au Burkina, ne sont pas à la fête, loin de là. Chassées de leurs terres, ayant perdu leurs époux, elles survivent en tamisant de la terre pour produire du sable. « Nous ne connaissons pas cette fête du 8-Mars, affirme l’une d’entre elles. Nous peinons à manger et c’est cela qui nous préoccupe le plus. Nous n’avons ni vrai travail, ni argent et donc pas de fête », ajoute-t-elle.  D’ailleurs, cette année, rien d’officiel n’a été organisé au Burkina Faso pour cette Journée internationale des droits des femmes. C’est ce que relève le quotidien Le Pays  : « les autorités, visiblement, ont d’autres chats à fouetter, commente le journal. Elles n’ont même pas fait imprimer un pagne officiel comme cela se faisait les années précédentes. Elle est donc révolue, l’époque où le 8-Mars donnait lieu à des bombances. » Ce qui est compréhensible, pointe Le Pays. En effet, affirme-t-il, « le contexte ne s’y prête pas. Le plus urgent actuellement, c’est de mobiliser toutes les intelligences pour la libération de notre pays menacé dans son existence par les groupes armés terroristes. » Un jour par an… Enfin, WalfQuotidien au Sénégal pointe cette initiative de certains maris d’inverser les rôles en ce 8-Mars… « Certains en effet sont dans la cuisine, font la lessive et s’occupent de la propreté de la cour de la maison quand madame rigole avec ses amies. (…) Ce 8-Mars est l’occasion pour les hommes de rendre hommage à leurs épouses, relève WalfQuotidien, en prenant donc leur place… ne serait-ce qu’une journée dans l’année… » Tout est dit…
4 minutes | Mar 6, 2023
À la Une: en Tunisie, «qu’ils soient en situation régulière ou pas, les Noirs ne sont plus en sécurité»
C’est ce que dénonce Le Point Afrique après les propos racistes du président Kaïs Saïed à l’encontre de la communauté subsaharienne dans le pays. Le journal en ligne pointe « des traitements d’un autre âge : injures à caractère sciemment raciste, arrestations arbitraires, expulsions de leurs domiciles, jets de pierre, crachats au visage. Le délit de faciès est devenu la norme », tance l’hebdomadaire, qui s’interroge : « Comment réagirait-on à Bizerte ou à Sousse si des Tunisiens subissaient le même sort en Allemagne ou en France ? » Au Burkina Faso, Le Pays ne dit pas autre chose, lui qui accuse Kaïs Saïed d’avoir « réveillé les démons du racisme contre la communauté noire »et« l’étincelle qui a déclenché le brasier des violences ».Mais qui dit incendie dit foyer. Et pour le journal burkinabè, les vagues d’agressions et d’arrestations de ces derniers jours finissent par convaincre que « ce racisme aujourd’hui ouvertement exprimé couvait sous la cendre d’un sentiment anti-étrangers latent. Autrement, insiste Le Pays, comment comprendre que la situation se soit aussi vite embrasée avec ces scènes surréalistes de ressortissants subsahariens […] multipliant les appels de détresse ? » Et Le Point Afrique de tracer un parallèle fort à propos, quelques heures avant la clôture du festival panafricain de cinéma à Ouagadougou : « Ce que les Noirs subsahariens subissent en ce moment en Tunisie fait penser à Scènes de chasse en Bavière […] où l’on voit un pauvre zig, victime des préjugés de tout un village, tenter désespérément d’échapper à la vindicte populaire. » Un prix lourd de symboles au Fespaco Le Fespaco où, comme une forme de pied de nez, c’est un film tunisien qui a remporté tous les honneurs. « Une réponse fine au populisme du président » Saïed, c’est l’avis de Le Djély en Guinée, après que le long-métrage Ashkal de Youssef Chebbi a remporté le très convoité Étalon d’or de Yennenga, le plus grand prix de la biennale du film africain. Les prix d’interprétation ont, eux aussi, été attribués aux acteurs du film tunisien Sous les figues, et le jury était présidé par une Tunisienne. À croire, ironise Le Djély, « que le sort a voulu envoyer un message à la Tunisie et aux Tunisiens ; un message qu’ils devraient se hâter de comprendre ». Encore faut-il, ajoute le journal, que Kaïs Saïed « et ceux qui sont réceptifs à son message de haine, soient accessibles à la subtilité qui caractérise le langage de l’art ». Quant au site Mourya Niger, il constate que les dirigeants des juntes burkinabè et malienne, le capitaine Ibrahim Traoré et le colonel Assimi Goïta, ont préféré « le montage cinématographique du quartier hypermoderne de Ouaga 2000 au front terroriste qu’ils ont promis de vaincre » ;  « un festival où le cinéma est joué et le terrorisme mis en scène » plutôt que « leur mission du front de combat au profit des Burkinabè et des Maliens ». Exercice d’équilibriste pour Emmanuel Macron en RDC L’insécurité, Emmanuel Macron lui n’y a pas échappé en visite en République démocratique du Congo, où il a « refusé » d’assumer la responsabilité de Paris dans la détérioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu. C’est le constat d’Actualités.cd à l’issue du déplacement d’Emmanuel Macron à Kinshasa. 24 heures en RDC pour conclure un voyage de quatre jours et une conférence qui « ne s’est pas exactement passée comme [le président Félix Tshisekedi] l’aurait espéré », note le Congo libéré. Et ce notamment parce que « contrairement aux attentes de M. Tshisekedi, la France n’a pas condamné Kigali », accusé par Kinshasa d’attiser les braises de la rébellion du M23. Malgré tout, impossible pour Emmanuel Macron d’éluder la question. Le président s’est exercé au « funambulisme jupitérien ». C’est ce que titre Aujourd8.net au Burkina Faso. Pour le journal, le chef d’État français avait deux options bien tranchées : « Soit fendre l’armure, soit marcher sur des œufs ; il a choisi la deuxième solution, en évitant toute escalade tribunitienne. » Un véritable « grand écart calculé » dans lequel Emmanuel Macron « renvoie dos à dos et le Rwanda et la RDC, tout en condamnant les guerres de rapines menées en territoire congolais […] et en répétant, selon lui, la solution idéale pour mettre fin à ce brûlot de l’est du pays de Lumumba : cessez-le-feu, cantonnement du M23 et libération des zones occupées ». Justement, ce cessez-le-feu doit entrer en vigueur le 7 mars, alors le président français prend le parti de l’optimisme, conclut Aujourd8.net : « Jupiter termine sa tournée à la vitesse grand V sur cette note d’espérance, celle que tous les acteurs tiennent parole. »
5 minutes | Mar 3, 2023
À la Une: Gbagbo voit rouge
Ça se gâte entre Gbagbo et Ouattara en Côte d’Ivoire, où le PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, accuse le pouvoir d’Alassane Ouattara d’instrumentaliser la justice « à des fins politiques ». Accusation portée après l’arrestation, il y a pile une semaine, d’une trentaine de militants du PPA-CI et leur placement en détention à la MACA, prison d’Abidjan, officiellement pour « troubles à l'ordre public », alors que ces militants étaient venus soutenir le secrétaire général du parti, Damana Pickass, convoqué ce jour-là par un juge d'instruction pour son rôle présumé dans l'attaque, il y a deux ans, de la caserne d’Anonkoua Kouté, commune d’Abobo (agglomération d’Abidjan). Et dans les kiosques, ce matin en Côte d’Ivoire, ce regain de tension politique est à la Une des journaux Le Temps et Le Quotidien d’Abidjan (proches de Laurent Gbagbo), mais aussi Le Nouveau Réveil, L’Héritage et Le Bélier (proches du PDCI-RDA, de l’ex-président Henri Konan Bédié). Car lors de la 14e tribune du parti dans cette même capitale économique ivoirienne, hier, le porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire, Justin Koné Katinan, a critiqué une « stigmatisation », une « manipulation » et une « instrumentalisation » de la justice ivoirienne, en fustigeant le défaut, selon lui, « d’intégrité morale », de « vertus », de « volonté » et de « responsabilité » des magistrats […] « Faisons attention à ce que nous faisons », a dit Justin Koné Koné, rapporte le quotidien indépendant L’Inter. L’ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo, a réaffirmé la « détermination sans limite » du PPA-CI à poursuivre son combat politique, pour une démocratie vraie en Côte d’Ivoire, prévenant que le PPA-CI « n’est pas du tout intimidé », souligne L’Inter. « Ça commence à se gâter entre Ouattara et Gbagbo », lance en Une son confrère Soir Info. « Ça commence à sentir le roussi » même, formule ce quotidien indépendant. Lequel se demande si « le match retour » Gbagbo-Ouattara aura lieu. Ou non… À noter enfin que c’est dans cette ambiance de regain de tension Gbagbo-Ouattara que le quotidien Dernière Heure Monde, proche du PDCI-RDA, confirme en Une ce matin que le 7e Congrès extraordinaire de ce parti historique ivoirien « aura lieu fin mars 2023 ». Pas de troisième mandat pour Macky Sall (Macron) Emmanuel Macron a-t-il tenté de convaincre le président sénégalais Macky Sall de renoncer à un troisième mandat ? Le président français l’a fait, « en des termes très directs », affirme Africa Intelligence. Selon cette publication, « le sujet a été abordé directement par Emmanuel Macron avec son homologue sénégalais […] à l'issue du déjeuner de travail qui s'est tenu le 31 janvier entre les (deux) présidents, à Paris […] Usant de son traditionnel tutoiement, Emmanuel Macron a tenté de convaincre Macky Sall de renoncer à sa candidature ». Qu’a répondu Macky Sall à Emmanuel Macron ? Le président sénégalais « est resté évasif », complète Africa Intelligence, en signalant que « le chef de l'État ivoirien, Alassane Ouattara, ou encore le président togolais, Faure Gnassingbé, verraient ainsi d'un bon œil une réélection de Macky Sall ». Du reste, cette publication prévient que « l'Élysée comme le Quai d'Orsay ne devraient pas pour autant "condamner", ni même se prononcer sur la question d'un éventuel troisième mandat. Une posture prudente, largement mise pratique en 2020 lors de la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle ivoirienne », rappelle Africa Intelligence. Pas de porte-plume français pour le Mali Au Mali, les autorités de transition récusent le statut de « porte-plume » de la France au Conseil de sécurité de l’ONU. L’information barre la Une du journal malien Malikilé. Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement de la transition du Mali récuse officiellement ce statut dit de « porte-plume » de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali (lequel statut, lui, n’a rien d’officiel).  La lettre signée par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a été rendue publique « après la relégation de la langue française du rang de langue officielle à celle de langue de travail dans le projet de constitution en cours d’adoption au Mali », souligne Malikilé. Nigeria, la démocratie dans le prétoire Au Nigeria, au lendemain de l'élection de Bola Tinubu à la présidence de la République, l'opposition se met en ordre de bataille pour contester un scrutin entaché, selon elle, d'irrégularité. Atiku Abubakar, du Parti démocratique populaire et Peter Obi, du Parti travailliste, hier, ont annoncé qu'ils allaient saisir la justice. « S’il faut se réjouir que les contestataires restent, pour l’instant, collés à la justice pour exiger l’annulation de cette élection, il faut craindre, à raison, des dérives qui feraient très vite exploser la cocotte-minute qui bouillonne depuis quelques jours », s’alarme, au Burkina Faso, le quotidien WakatSera. Lequel prévient que « les jours prochains pourraient être bien chauds au Nigeria ».
4 minutes | Mar 2, 2023
À la Une: Ouagadougou dans les pas de Bamako
Un constat établi par le quotidien Le Pays : en effet, écrit-il, « après avoir exigé et obtenu le départ de l’ambassadeur de France au Burkina, et celui de la force Sabre basée dans la zone péri-urbaine de Ouagadougou depuis quelques années, les autorités de la transition, comme si elles voulaient couper le cordon ombilical avec l’ancienne puissance coloniale, sont passées à une nouvelle étape. Elles dénoncent désormais l’accord d’assistance militaire technique conclu en 1961 à Paris, entre la Haute Volta d’alors et la République française. En conséquence, Ouagadougou demande à Paris de "prendre des dispositions diligentes" en vue du "départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè" et cela, dans un délai d’un mois. Ouagadougou voudrait marcher dans les pas de Bamako qu’elle ne s’y prendrait pas autrement, relève Le Pays ; tant les deux capitales n’ont eu de cesse de claironner leur volonté de diversifier leurs partenaires. La seule différence, s’il en est, c’est que la rupture entre Paris et Bamako s’est opérée sur fond de passe d’armes, alors qu’avec Ouagadougou, tout se déroule, jusque-là, dans le strict respect des différentes parties ». Opération nécessaire ou bien diversion ? Pour le quotidien Aujourd’hui, toujours au Burkina, cette annonce intervient dans un agenda précis. « Comme par pure coïncidence, ce dernier acte intervient au moment où le président Macron entame une tournée en Afrique centrale en vue de remettre la coopération entre la France et les pays d’Afrique sur les rails, et il sonne comme un désaveu. On aurait voulu parasiter cette tournée qu’on ne s’y serait pas pris autrement. » Toutefois, s’interroge Aujourd’hui, « dans un pays occupé à 40% par les groupes armés terroristes qui sèment mort et désolation, quel pourrait être l’impact d’une telle décision de dénonciation sur le quotidien des Burkinabè ? A-t-elle été prise sur la base d’informations suffisamment "accablantes" contre les coopérants ou s’agit-il d’une opération de diversion pour détourner l’attention des populations éprouvées par les incursions répétées des terroristes ? » Mali : une transition qui devrait durer Autre interrogation, cette fois qui concerne le Mali : se dirige-t-on à Bamako « vers une prolongation de la transition ? Assimi Goïta cherche-t-il à se maintenir un peu plus au pouvoir ? » Question posée ce matin par Jeune Afrique. « Alors qu’un référendum constitutionnel est prévu dans trois semaines, le 19 mars, tout indique qu’il ne pourra pas se tenir dans les délais. Un retard qui met en péril la présidentielle de 2024, et qui pourrait permettre à la junte de se maintenir plus longtemps à la tête du Mali. » En effet, relève Jeune Afrique, « l’Autorité indépendante de gestion des élections, censée gérer le processus électoral, n’est pas prête. Parmi les nombreux obstacles rencontrés, celui des cartes électorales est de taille. Les huit millions d’électeurs maliens doivent récupérer ce nouveau document qui servira aussi de carte nationale d’identité biométrique sécurisée. » Or pour l’instant, elles ne sont ni produites ni distribuées. « Joindre les actes à la parole ! » Enfin, à lire dans Le Monde Afrique cet entretien avec Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur à l’Institut d’études de sécurité de Dakar. Après le discours d’Emmanuel Macron sur l’Afrique : il faut, dit-il, « joindre les actes à la parole. […] La France veut garder son rôle de gardien de la démocratie, mais elle devrait être plus prudente dans son discours, estime le chercheur sénégalais, car, en réalité, son attitude a été récemment marquée par le deux poids, deux mesures. On l’a vu au Tchad en avril 2021 : Paris a adopté une position pour le moins conciliante vis-à-vis des nouveaux militaires au pouvoir, contrairement au Mali ou à la Guinée, où les coups d’État ont été condamnés. Et quand, par le passé, la France a soutenu des régimes dits démocratiques, elle a aussi cautionné des acteurs corrompus. Ce paradoxe politique français autour de la démocratie en Afrique est l’un des principaux leviers de la décrédibilisation de la France sur le continent, pointe encore Fahiraman Rodrigue Koné. Si Paris veut continuer à promouvoir ce modèle de gouvernance politique, qu’elle semble juger absolu, il faut joindre les actes à la parole. Du concret et non des discours, voilà ce qu’attendent les Africains ».
4 minutes | Mar 1, 2023
À la Une: le projet de nouvelle Constitution au Mali
Le document final de ce projet de nouvelle Constitution a été solennellement remis, lundi, au colonel Assimi Goïta, président de la transition, dans la salle des banquets de Koulouba. Il devrait être soumis à référendum le 19 mars. Le site d’information Maliweb s’en félicite : « une fois de plus, le colonel Assimi Goïta vient de prouver aux yeux du monde qu’il est au service du peuple malien, à l’écoute de ce peuple dont il a parachevé la lutte en août 2020. En mettant en place la Commission de finalisation de l’avant-projet de constitution, le chef de l’État a souhaité répondre favorablement aux aspirations profondes et aux préoccupations des Maliens. En un mot, il a voulu ainsi faire participer tous les Maliens à cet immense projet qui déterminera désormais l’avenir de tout le Mali. » Le français : « langue de travail » Globalement, ce projet renforce les pouvoirs du Président et lui permet d’ordonner la mobilisation générale. L’Essor entre dans le détail : « le nombre d’articles a légèrement diminué. Il est de 191 contre 195. Sur le fond, les changements concernent la reformulation des articles qui traitent des langues et de la laïcité ; la clarification du sens à donner à la notion de démission entrainant la déchéance d’un parlementaire de son mandat. S’y ajoutent le principe de la représentation des Maliens établis à l’extérieur à l’Assemblée nationale et le relèvement des majorités requises dans la mise en œuvre de la procédure de destitution de certaines hautes autorités. Mais aussi l’introduction de la possibilité de dissolution de l’Assemblée nationale et le changement d’appellation de la seconde chambre du Parlement. Celle-ci prend le nom de Sénat en lieu et place de Haut Conseil de la Nation. » Pour ce qui est de l’article 31 qui traite des langues, il est indiqué, précise Maliweb , que « les langues nationales sont les langues officielles du Mali. Le français est la langue de travail et l’État peut adopter toute autre langue comme langue de travail. » Les militaires ont « bétonné » Pour WakatSéra au Burkina Faso, ce projet de Constitution est taillé sur mesure pour les militaires au pouvoir… WakatSéra qui pointe l’article 187 : « tout coup d’État ou putsch est un crime imprescriptible contre le Peuple malien. » Commentaire du site burkinabé : « les putschistes de Kati ne bétonnent pas la Loi fondamentale pour honorer une quelconque valeur démocratique. Ils œuvrent plutôt dans leur propre intérêt, en cherchant à décourager toute autre velléité de putsch. » Autre article mis en exergue par WakatSéra, le 188 : « les faits antérieurs à la promulgation de la présente Constitution couverts par des lois d’amnistie ne peuvent, en aucun cas, faire l’objet de poursuite, d’instruction ou de jugement. » Commentaire du site : « cet article miracle sorti du béret des fossoyeurs de la démocratie est sans équivoque. Le colonel Assimi Goïta et ses hommes auront soudé leurs arrières. (…) Sauf cataclysme, poursuit WakatSéra, ce projet de constitution sera voté, par le peuple. (…) Et ce n’est plus un secret de polichinelle, les putschistes maliens sont sur la voie de se donner une virginité par les urnes, comme nombre de militaires l’ont déjà fait ailleurs et très près de nous au Burkina Faso ! À l’instar de Blaise Compaoré devenu le père du multipartisme au Pays des hommes intègres. » Wagner en accusation Le Mali toujours avec cette interview d’Alioune Tine, dans Jeune Afrique (), à propos du rapport qu’il vient de rendre aux Nations unies sur la situation des droits humains dans le pays. Un rapport qui incrimine les mercenaires de la société militaire privée russe Wagner, dont Bamako continue de nier la présence. « Les témoins rencontrés rapportent quasi unanimement des violations des droits humains, affirme Alioune Tine. Ils mentionnent des viols, des détentions arbitraires, des interrogatoires conduits sous la torture, qu’ils imputent aux membres du groupe Wagner. (…) Les autorités maliennes ont promis d’ouvrir des enquêtes sur les accusations qui visent leurs partenaires russes. (…) Maintenant, nous attendons des résultats. » Enfin, à la question de Jeune Afrique : « quelles sont les perspectives possibles pour faire face à la crise sécuritaire qui ébranle le Mali ? », Alioune Tine répond : « selon moi, il faudrait commencer par avoir une réflexion africaine. L’Afrique n’a pas de réelle stratégie sécuritaire. On ne peut pas parler de souveraineté dans ces conditions. Aux Africains de mettre en place une armée, une force capable de répondre à la situation au Sahel, tout en sollicitant, pour cette force, le soutien de la communauté internationale. Il faut une réponse régionale à une crise régionale qui, pour l’heure, échappe totalement aux dirigeants africains. »
4 minutes | Feb 28, 2023
À la Une: un «nouveau modèle de partenariat» entre la France et l’Afrique
« Après le discours de Ouagadougou, celui de Paris, pointe Jeune Afrique. Plus de cinq ans après s’être exprimé devant des étudiants burkinabè dans un amphithéâtre de l’université Joseph Ky Zerbo, c’est depuis la salle des fêtes de l’Élysée qu’Emmanuel Macron a décliné, hier, ce qu’il a présenté comme 'un nouveau modèle de partenariat' entre la France et l’Afrique. Le tout avant une tournée au pas de charge en Afrique centrale – qui le mènera, à partir de demain, au Gabon, en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo – et dans un contexte de rejet, parfois violent, de la France dans bon nombre de pays francophones. » En effet, développe Jeune Afrique, « à l’heure où le sentiment anti-français a le vent en poupe et où ses militaires ont été chassés du Mali et du Burkina Faso, Emmanuel Macron, parfois accusé d’arrogance par certains, a joué la carte de l’humilité et tenté de redorer l’image écornée de Paris. 'Nous entrés dans une nouvelle ère. La prééminence du militaire et du sécuritaire est terminée', a-t-il déclaré, ajoutant n’avoir 'aucune nostalgie de la Françafrique'. Après dix ans d’engagement militaire au Mali pour un résultat plus que mitigé, le président français a estimé : 'ce n’est pas le rôle de la France d’apporter, seule, des réponses politiques qui doivent prendre le relais de la réponse militaire'. » Une nouvelle voie… Un discours largement commenté par la presse du continent… « Relations France-Afrique : Macron préconise une nouvelle approche », titre WalfQuotidien au Sénégal qui note que le président français a invité « ses compatriotes à avoir un nouveau regard sur l’Afrique et à se départir des vieux réflexes, habitudes et langage teintés d’arrogance qui ont été trop souvent leur handicap sur le continent. » « Macron cherche sa voie », renchérit le quotidien 24 Heures. « Le monde est cul par-dessus tête, les zones d’influences disparaissent, les alliances se font et se défont ! La France est contestée de toutes parts sur le continent au point qu’elle n’a plus de marge de manœuvre. Si elle avance à visage découvert, c’est un tollé, si elle avance masquée, elle se fait repérer et c’est pire encore. » Y croire ? Mourya La Voix du Niger veut croire à un vrai partenariat économique : « l’Afrique va inviter la France et ses investisseurs à réaliser du co-développement, du gagnant-gagnant à la française. Désormais, les matières premières extraites du sous-sol africain seront transformées sur place pour mieux offrir des emplois, mieux partager les revenus, les expériences (…). L’Afrique cessera d’être un 'pré-carré', si les enfants africains se sentent mieux respectés, intégrés et associés à la vie de la grande Nation franco-africaine, où qu’on le veuille ou pas, la langue française est un outil commun à vocation internationale (…). » Douter ? « Paris peut-elle vraiment opérer sa mue ? », s’interroge Le Pays au Burkina Faso. « La question est d’autant plus fondée que de Sarkozy à Macron, la mort, maintes fois annoncée de la Françafrique, a toujours juré avec la réalité des faits. Au point que même de nos jours, des piliers de cette politique de l’ombre à la fois opaque et ambiguë de la France se comptent aujourd’hui encore dans des pays comme le Gabon et le Congo-Brazzaville, pour ne citer que ces deux qui sont au programme de cette tournée africaine du patron de l’Élysée. Autant dire que dans la forme, il ne s’agit pas d’annoncer des changements en trompe-l’œil en pensant pouvoir maintenir dans le fond les mêmes vieilles pratiques. » Attendre et voir… Ledjely en Guinée reste prudent également : « dans les rapports entre la France et l’Afrique, des belles intentions à leur matérialisation, il y a souvent tout un océan. Or, c’est à l’aune de sa capacité à honorer ses engagements d’hier qu’Emmanuel sera jugé. (…) Seuls les vrais leaders sont capables de passer des intentions aux actions. Et dans le cas présent, le défi de la matérialisation des engagements est d’autant plus important que pratiquement tous les prédécesseurs de Macron s’y sont cassés les dents. D’ailleurs, s’interroge Ledjely, sait-on seulement à qui la France devra-t-elle témoigner respect et considération ? Est-ce aux leaders africains ? Est-ce aux peuples ? Question sans doute difficile à trancher. Car si aujourd’hui les Maliens semblent faire fusion avec les autorités de la Transition, ce n’est pas nécessairement le cas au Tchad, au Cameroun ou encore au Congo-Brazzaville. »
4 minutes | Feb 27, 2023
À la Une: suspense au Nigeria…
« Dix-huit candidats et trois favoris : les opérations de dépouillement se poursuivent, au Nigeria, après le vote, samedi, du premier tour d’une élection présidentielle plus ouverte que jamais, relève Le Monde Afrique. (…) La commission électorale espère proclamer les chiffres définitifs d’ici cinq jours, même si elle a légalement quatorze jours pour le faire. Plus de 87 millions d’électeurs étaient appelés à choisir l’homme qui aura la lourde tâche pendant quatre ans de redresser le pays le plus peuplé d’Afrique (213 millions d’habitants), plombé par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de bandits, et l’appauvrissement généralisé de la population. » Pour l’instant, les résultats sont égrenés au compte-goutte… D’ailleurs, plusieurs quotidiens nigérians, dont The Sun, répercutent ce communiqué des forces de l’ordre : « le quartier général de la police à Abuja met en garde contre la diffusion de ce qu’il décrit comme de faux résultats électoraux par certaines personnes sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes d’information. La police qui précise que cet acte est contraire à la politique et aux directives de la Commission électorale nationale indépendante et qu’il s’agit, le cas échéant, d’une tentative de déstabiliser le régime et éventuellement de créer un chaos post-électoral. » Le « troisième homme » ? Alors « à quand un homme providentiel ? », s’interroge le chercheur Marc-Antoine Pérouse de Montclos dans Jeune Afrique. « Certes, le Nigeria est un régime démocratique, reconnaît-il, beaucoup plus que les régimes militaires au pouvoir au Tchad, au Burkina Faso, au Mali ou en Guinée. (…) Aujourd’hui, le jeu reste ouvert, et les deux principaux candidats à la présidence sont au coude-à-coude. » Toutefois, relève le chercheur, « d’un scrutin à l’autre, le taux d’abstention reste très élevé et touche à peu près les deux tiers de l’électorat. Quant au tiers restant, il rencontre souvent de grandes difficultés à être enregistré et à se déplacer jusqu’aux bureaux de vote. On déplore toujours des achats de voix, des fraudes et différentes formes d’intimidation contre les citoyens susceptibles d’accorder leurs suffrages aux partis d’opposition locaux. La classe dirigeante, elle, pointe encore Marc-Antoine Pérouse de Montclos, renvoie l’image d’une mafia davantage soucieuse de détourner la rente pétrolière que de servir les intérêts de la nation. Âgés, les deux principaux candidats en lice, Bola Tinubu (pour l’APC) et Atiku Abubakar (pour le PDP), ont ainsi la réputation d’être très corrompus. (…) Pour garder l’espoir d’un changement de gouvernance, les regards se tournent donc vers un 'troisième homme', Peter Obi, souvent présenté comme le candidat de la jeunesse et des élites urbaines. Originaire du Sud-Est à dominante ibo, celui-ci va sans doute attirer une partie des voix des Nigérians déçus par le bilan catastrophique du président sortant, Muhammadu Buhari. » Une économie en berne Il est vrai que « sur le plan économique, la situation est terrible, relève l’analyste Teniola Tayo, interrogée par Le Point Afrique. Malgré une croissance positive en 2021, l’État n’a pas engrangé assez de revenus pour relever les défis les plus urgents. La dette publique a explosé. L’inflation alimentée par la hausse des prix des denrées alimentaires et du gaz, mais aussi par la répercussion du taux de change, rend la vie impossible aux Nigérians. La pauvreté et encore plus le chômage ont grimpé en flèche. L’insécurité croissante pèse sur les perspectives économiques, d’autant que le gouvernement n’a pas de marge de manœuvre budgétaire, et les réformes qui auraient dû être menées pour limiter les effets des chocs externes et internes ne l’ont pas été. Ce mois-ci, précise encore Teniola Tayo, une refonte de la monnaie a créé une pénurie de liquidités paralysante à l’échelle nationale et a conduit à des manifestations. Il est quasiment impossible actuellement de se procurer de l’argent liquide au Nigeria. » Alors, comme le souligne Le Pays au Burkina Faso, « le plus dur reste à faire » : « pour réussir sa mission, le futur président devra forcément être consensuel ; ce qui n’est malheureusement pas gagné d’avance quand on sait que dès hier, des candidats ont demandé l’annulation du scrutin (…). On espère, conclut Le Pays, qu’on n’ira pas au-delà de la saga judiciaire post-électorale dont le pays est familier, et qu’on n’assistera pas aux violences meurtrières qui avaient fait des dizaines de morts lors des précédents scrutins. »
COMPANY
About us Careers Stitcher Blog Help
AFFILIATES
Partner Portal Advertisers Podswag Stitcher Studios
Privacy Policy Terms of Service Your Privacy Choices
© Stitcher 2023