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Oh les beaux jours ! Frictions littéraires

15 Episodes

59 minutes | May 1, 2022
Les mondes fantastiques de Rébecca Dautremer
Qui a peur des histoires ? Certainement pas Rébecca Dautremer qui sait mieux que personne se les approprier quand elle illustre et réinvente les classiques de la littérature : Cyrano, Babayaga, Nasreddine, le héros malicieux du conte arabe… Soie d’Alessandro Baricco devient un autre livre, son Alice aux pays des merveilles, un hommage à la modernité de Lewis Carroll, Des Souris et des hommes de John Steinbeck, une adaptation visuelle qui fait corps avec le texte du romancier américain. S’éloignant d’une simple illustration, nourrie par une approche photographique qui lui fait appréhender cadrage, couleurs et lumière, la dessinatrice parvient à inventer son propre langage, à faire entendre sa voix sans faire oublier celle de Steinbeck. Sous les pinceaux de Rébecca Dautremer, apparaît un monde peuplé de créatures sombres et fantastiques, d’un lapin philosophe – l’inoubliable Jacominus –, de princesses oubliées ou d’une Belle au bois dormant qui s’affranchit des codes visuels habituels… Née en 1971, Rébecca Dautremer a étudié aux Arts Déco de Paris et s’est consacrée très tôt à l’illustration. Artiste prolifique (animation, théâtre, photographie…), ses ouvrages sont aujourd’hui traduits dans plus de vingt langues et lui valent une reconnaissance internationale. La gouache est sa technique de prédilection, ses originaux aux formats géants sont très prisés des collectionneurs. L’artiste prête son talent à la publicité ou aux costumes de théâtre qu’elle dessine pour les adaptations scéniques de ses albums. Voici une occasion rare de découvrir l’une des plus grandes autrices-illustratrices du XXIe siècle et de se laisser embarquer dans ses univers fantastiques. __ À lireRébecca Dautremer, Des souris et des hommes, d’après John Steinbeck, Tishina, 2020 ; Les Riches Heures de Jacominus Gainsborough, Sarbacane, 2018. __ Un entretien avec Rébecca Dautremer animé par Élodie Karaki et enregistrée en public le 15 juillet 2021 au conservatoire Pierre Barbizet à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !.  __ Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemariey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 2022 © Oh les beaux jours !.  
64 minutes | Apr 15, 2022
Sedef Ecer et Iman Mersal – Âges d’or, d’Istanbul au Caire
Née en Égypte, vivant désormais au Canada, Iman Mersal était jusqu’ici reconnue comme l’une des figures du renouveau poétique égyptien (poèmes réunis dans Des choses m’ont échappé, magnifiquement traduits en français par Richard Jacquemond et publiés chez Actes Sud/Sindbad). La voici désormais romancière, couronnée par le prix littéraire Sheikh Zayed, le plus prestigieux du monde arabe pour la première fois décerné à une femme. Iman Mersal est donc partie Sur les traces d’Enayat Zayyat, jeune écrivaine égyptienne qui s’est suicidée en 1963, à l’âge de 26 ans. Autrice d’un seul livre, qu’elle avait cherché en vain à publier et qui n’est paru qu’à titre posthume quatre ans après sa mort, son nom a été rayé de l’histoire de la littérature égyptienne des années 1960, période pourtant féconde qui vit s’affirmer les tenants du nouveau roman arabe dans le sillage du grand Naguib Mahfouz. C’est par hasard qu’Iman Mersal a découvert dans les rayons d’un bouquiniste L’Amour et le silence, le livre d’Enayat Zayyat, qui l’a conduit à s’embarquer dans une entreprise singulière, bien plus qu’une enquête littéraire passionnante et une plongée dans l’archive, bien plus qu’un essai féministe ou qu’une tentative de réhabilitation biographique à l’aune des enjeux politiques et sociétaux de l’Égypte nassérienne. Rarement une quête documentaire n’aura été aussi bien transformée en un immense objet littéraire. Avec Trésor national, Sedef Ecer fait le portrait d’une Turquie marquée par quatre coups d’État, à travers celui d’une actrice de cinéma, Esra Zaman, trésor d’un cinéma turc qui a connu son apogée dans les années 1960-70. Cette histoire nous est racontée par Hülya, la fille d’Esra, qui se fait désormais appeler Julya depuis qu’elle a coupé tout lien avec sa mère et quitté son pays natal pour s’installer à Paris. Le putsch raté de juillet 2016 l’oblige à se souvenir d’une enfance passée sur les plateaux, de la diva flamboyante qu’était sa mère, de la disparition non élucidée de son père, de cette Turquie laïque qui n’est plus. Malgré les tourments de l’histoire, sa mère n’a pas changé : elle continue à vivre dans l’illusion du cinéma, pour ses rôles et sa gloire. Elle prépare le dernier spectacle de sa vie, son enterrement somptueux au Théâtre de la ville d’Istanbul, et s’est mise en tête que sa fille en écrive le discours. Hülya hésite puis se décide : elle écrira l’histoire de cette mère qui l’a si peu été, cette femme à la fois soleil et démon. Deux pays auscultés par des procédés littéraires différents – fiction et non-fiction –, deux âges d’or à la fois réels et fantasmés qu’Iman Mersal et Sedef Ecer mettent au jour avec un grand art du récit. ___ À lire Sedef Ecer, Trésor national, JC Lattès, 2021. Iman Mersal, Sur les traces d’Enyat Zayyat, traduit de l’arabe (Égypte) par Richard Jacquemond, Actes Sud, 2021. ___ Une rencontre avec Sedef Ecer et Iman Mersal animée par Élodie Karaki et enregistr ée en public le 17 juillet 2021 dans les jardins de l'IMéRA à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !.  ___ Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemariey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 2022 © Oh les beaux jours !.  
63 minutes | Apr 14, 2022
Lisa Mandel et Joy Sorman – À la folie
Comment rendre compte de la réalité de la psychiatrie en France aujourd’hui ? C’est à ce problème de santé publique, largement minimisé, que se sont attaquées – avec le dessin pour l’une, l’écriture pour l’autre – l’autrice BD Lisa Mandel et l’écrivaine Joy Sorman. Si Lisa Mandel est connue pour sa récente web-série et BD Une année exemplaire ou pour La Famille Malfa, une série de strips parus dans Le Monde qui posent un regard drôle et grinçant sur la notion de famille, elle s’intéresse depuis plus d’une dizaine d’années au monde de la psychiatrie. Avec HP1. L’asile d’aliénés (2009) et HP2. Crazy Seventies (2013), et sans compter un prochain volume autoédité qui clôturera cette trilogie, Lisa Mandel a puisé dans les souvenirs et les témoignages de sa mère et son beau-père, infirmiers dans un hôpital psychiatrique de Marseille, ainsi que de leurs collègues, pour dresser une grande fresque sur les maladies mentales qui s’étend de 1978 à 1982. Joy Sorman, qui n’aime rien tant que s’immerger dans des mondes différents avant d’écrire (une gare pour Paris gare du Nord, des abattoirs pour Comme une bête, un fabricant de lits pour Lit national…) a partagé le quotidien des soignants et des patients d’une unité de soin psychiatrique tous les mercredis pendant un an avec l’autorisation de circuler librement dans le pavillon 4B qui comprend douze lits et une chambre d’isolement. Dans À la folie, elle nous plonge dans l’ambiance des hôpitaux psychiatriques, décrit les patients qu’elle croise et avec qui elle échange, détaille les traitements chimiques, le tout avec une écriture d’une précision chirurgicale et un sens de l’observation hors-norme, mêlant sensible et intelligible. D’un même élan, des liens se tissent entre les dessins de l’une et la narration de l’autre, dressant l’inventaire d’un système hospitalier épuisé qui se déshumanise tout en posant la question fondamentale : qu’est-ce que la folie ? Rencontre avec deux autrices engagées qui n’ont pas peur de sonder les parts sombres de notre société. ___ À lire Joy Sorman, À la folie, Flammarion, 2021. Lisa Mandel, HP. 1 – L’asile d’aliénés ; HP. 2 – Crazy Seventies, L’Association, 2009 et 2014. ___ Une rencontre avec  Lisa Mandel et Joy Sorman animée par Yann Nicol et enregistrée en public le 17 juillet 2021 au conservatoire Piere Barbizet à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !.  ___ Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemariey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 2022 © Oh les beaux jours !.  
60 minutes | Mar 16, 2022
Mathilde Blézat et Lucie Geffroy – Nouveaux féminismes
Où en est le féminisme dans cette époque troublée du post-#MeToo ? C’est à cette question, et à bien d’autres, que répondent Mathilde Blézat et Lucie Geffroy. Autrice, avec d’autres collaboratrices, de la version française revisitée et actualisée de Notre corps, nous-mêmes (classique du féminisme paru en 1973 aux États-Unis qui aborde à travers de nombreux témoignages le corps, la sexualité, l’avortement, la vieillesse ou l’émancipation), Mathilde Blézat se penche avec Lucie Geffroy, cofondatrice de la revue trimestrielle La Déferlante, consacrée aux thématiques liées au féminisme et au genre, le brûlant et épineux sujet des féminismes contemporains. ___ À lire La Déferlante. La revue des révolutions féministes. Collectif, Notre corps, nous-mêmes, Hors d’atteinte, 2020. __ Une rencontre avec Mathilde Blézat et Lucie Geffroy animée par Guénaël Boutouillet et enregistrée en public le 17 juillet 2021 au conservatoire Pierre Barbizet à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !.  __ Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemariey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 2022 © Oh les beaux jours !.  
65 minutes | Feb 16, 2022
Mathieu Lindon – En l'absence d'Hervé Guibert
Cela fait trente ans qu’Hervé Guibert nous a quittés, emporté par les effets du sida à 36 ans, laissant derrière lui une œuvre fascinante qui occupe une place unique dans la littérature française et que redécouvrent aujourd’hui de nouveaux lecteurs. On a tout dit de Guibert, l’enfant terrible et subversif, à la fois doux et provocateur, précurseur dans l’autofiction, auteur de romans, nouvelles et récits mais aussi de photographies où surgissaient avec éclat tous les protagonistes et les objets d’un petit théâtre personnel parcouru par le désir ; Guibert qui poussait si loin l’introspection qu’il alla jusqu’à filmer sa maladie. Écrivain et journaliste à Libération, Mathieu Lindon a été très proche, et ce de longues années, d’Hervé Guibert, apparaissant de manière récurrente dans plusieurs romans de l’écrivain disparu en 1991. Si Lindon est resté plutôt discret sur cette amitié qu’il a commencé à aborder dans ses romans avec le sublime Ce qu’aimer veut dire paru en 2011, Hervelino (du petit nom affectueux qu’il donnait à son ami) sorti au printemps 2021, revient sur cette amitié hors norme, sur « leurs années romaines » lorsqu’ils séjournaient tous les deux à la Villa Médicis de 1988 à 1990, alors qu’Hervé était déjà malade et diminué physiquement par le sida. Interviewé par Tewfik Hakem, Mathieu Lindon replonge dans Hervelino, court texte mélancolique et souvent drôle qui n’est pas une collection de souvenirs à proprement parler, mais plutôt un livre sur la difficulté à raconter l’être aimé. Autre compagnon de route d’Hervé Guibert, le photographe Hans Georg Berger partageait avec lui sa passion pour l’image et a réalisé parmi les plus beaux portraits de l’écrivain. Certains  nourrissent cet entretien passionnant. __ À lire Mathieu Lindon, Hervelino, P.O.L, 2021. Hans Georg Berger, Hervé Guibert, Un amour photographique, Éditions Le Quai et Michel de Maule, 2020. __ Un entretien avec Mathieu Lindon animé par Tewfik Hakem et enregistré en public le 18 juillet 2021 au Mucem à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !.  __ Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemariey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 2022 © Oh les beaux jours !.  
74 minutes | Dec 16, 2021
Camille Ammoun et Lamia Ziadé – Beyrouth ô Beyrouth !
Pour Octobre Liban, l’écrivain Camille Ammoun, par ailleurs spécialiste des questions de résilience et de durabilité urbaine, a arpenté la rue la plus longue de la capitale, histoire de mieux cerner le souffle révolutionnaire qui s’est emparé de Beyrouth en 2019 (à l’image du printemps arabe égyptien ou du hirak algérien). Une artère étroite de plus de 5 kilomètres qui change de nom et traverse tout le centre-ville, où l’auteur a interrogé les gens, participé aux débats improvisés et s’est infiltré dans les lieux alternatifs. Un vent d’espoir malheureusement réduit à néant le 4 août 2020 à 18h07 précises avec l’explosion d’un stock de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium générant un souffle ressenti à des dizaines de kilomètres à la ronde, l’effondrement de nombreux bâtiments, causant la mort de 171 personnes et plus de 6 500 blessés et détruisant l’artère d’où était partie la contestation populaire. De son côté Lamia Ziadé, auteure et illustratrice, raconte avec Mon port de Beyrouth la manière dont elle a vécu ce drame explosif depuis Paris et au plus profond de sa chair, mélangeant les témoignages des membres de sa famille, rendant hommage aux victimes, tressant des louanges aux pompiers, bénévoles et membres du corps soignant, ponctuant le tout de son ressenti personnel face à son pays natal et de flashback sur l’histoire du Liban. Le tout en alternant textes et dessins dans un livre qui émeut par son urgence et sa sincérité. Avec Beyrouth en personnage principal, les livres de Camille Ammoun et de Lamia Zadié se font écho, l’un se terminant là où l’autre débute, lorsqu’un drame a éteint la flamme d’un espoir démocratique et remis malheureusement en mémoire la corruption politique qui gangrène le pays depuis des générations. __ À lire Camille Ammoun, Octobre Liban, Inculte, 2020. Lamia Ziadé, Mon Port de Beyrouth, P.O.L, 2021. __ Une conversation avec Camille Ammoun et Lamia Ziadé animée par Élodie Karaki et enregistrée en public le 16 juillet 2021 dans les jardins de l'Iméra à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !.  __ Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemari ey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 2021 © Oh les beaux jours !.  
65 minutes | Dec 16, 2021
Jean-Yves Duhoo et Lionel Naccache – Mister Cerveau
L’un est médecin neurologue, chercheur en neurosciences soucieux de partager son savoir auprès du plus large public. L’autre est illustrateur et dessinateur de BD ; esprit curieux, il réalise entres autres des reportages scientifiques pour le journal Spirou. Ils dialoguent ici pour mettre en lumière les merveilles et les mystères du cerveau humain. Lionel Naccache est l’auteur d’une série d’émissions sur France Inter, qui a dévoilé à des millions d’auditeurs l’état des connaissances sur la mémoire, les émotions, la conscience, le langage… bref, l’ensemble de nos processus cognitifs. Auteur de très nombreux livres, notamment Parlez-vous cerveau ? et Le Cinéma intérieur, il explore, avec les outils des neurosciences les plus en pointe, la manière dont notre esprit produit notre perception du monde. Il montre comment le sujet élabore le sens que les choses ont pour lui, au croisement de la biologie et de l’expérience subjective. Dans Mister Cerveau, qu’a préfacé Lionel Naccache, Jean-Yves Duhoo mène l’enquête pour nous expliquer de manière imagée et drôle le fonctionnement de notre système nerveux central. Savez-vous que si l’on mettait tous nos neurones bout à bout, on obtiendrait la distance de la Terre à la Lune, que le cerveau d’Albert Einstein était plus petit que la moyenne ou que c’est lorsque vous rêvassez que votre cerveau travaille le plus ? En route pour un voyage au centre de la tête, une rencontre qui s’adresse tout aussi bien aux amateurs de BD qu’aux esprits scientifiques et à tous les fans de méninges désireux d’apprendre avec le sourire ! — À lire Jean-Yves Duhoo, Mister Cerveau, Casterman, 2021. Lionel Naccache, Parlez-vous cerveau ?, avec Karine Naccache, Odile Jacob, 2018. Lionel Naccache, Le Cinéma intérieur. Projection privée au cœur de la conscience, Odile Jacob, 2020. — Une conversation avec Jean-Yves Duhoo et Lionel Naccache animée par Tewfik Hakem et enregistrée en public le 18 juillet 2021 au Centre de la Vieille Charité, à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !.  — Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemariey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 2021 © Oh les beaux jours !.  
63 minutes | Dec 16, 2021
Maylis de Kerangal et Sylvain Prudhomme – Voix singulières
Oh les beaux jours ! est un jeune festival et pourtant Maylis de Kerangal et Sylvain Prudhomme en sont déjà les compagnons fidèles. Outre le plaisir que nous avons à les réunir, ils ont en commun cette année d’avoir un temps délaissé le genre romanesque pour se glisser, avec brio, dans la peau d’auteurs de nouvelles. Dans Les Orages, Sylvain Prudhomme (prix Femina 2019 pour Sur les routes) explore en treize nouvelles le moment où un être vacille, où tout à coup il est nu. Comme toujours, son écriture précise, tout en délicatesse, donne chair à des personnages qui, cette fois, sont confrontés à des choix, à instants décisifs où leur vie peut basculer. Avec la maîtrise des grands novellistes, l’écrivain parvient à faire résonner ces courts récits, qui dialoguent subrepticement et révèlent avec douceur et éclat les éclaircies qui suivent inévitablement les orages. Et l’on est saisi par sa capacité à faire surgir les possibles de toute vie, à questionner déterminisme et libre-arbitre sans jamais porter de jugement sur les êtres, nous transportant sans effet d’une histoire à l’autre en équilibre sur le fil fragile des existences. Avec Canoës, Maylis de Kerangal a souhaité écrire un « roman en pièces détachés », avec une novella centrale, « Mustang », qu’entourent sept récits. Tous ont en commun de sonder la nature de la voix humaine, ses vibrations et ses mues, sa capacité d’adaptation aux tourments et aux bouleversement de nos vies mais aussi ce qu’elle trahit de nos histoires et de nos origines. Une jeune femme française, qui s’installe en famille dans le Colorado et s’y sent totalement dépaysée, surprend les changements d’inflexion de la voix de son mari quand il lui parle français, révélant son intégration. Un homme ne parvient pas à changer le message du répondeur où l’on entend la voix de sa femme, pourtant morte depuis plus de cinq ans ; un frère qui bégaie peine à féliciter sa sœur qui vient d’obtenir son bac… Habituée à ce qu’elle nomme elle-même des « livres machines », romans aux amples constructions faisant s’imbriquer des rouages multiples, l’écrivaine impressionne ici par la force de monologues écrits à la première personne, où elle confesse être allée chercher sa propre voix parmi celles de ses personnages. Deux recueils de nouvelles comme autant de constellations qui s’assemblent pour faire briller des voix singulières. — À lire Maylis de Kerangal, Canoës, Verticales, 2021. Sylvain Prudhomme, Les Orages, L’Arbalète/Gallimard, 2021. — Une conversation avec Maylis de Kerangal et Sylvain Prudhomme animée par Yann Nicol et enregistrée en public le 18 juillet 2021 au Centre de la Vieille Charité, à Marseille, lors de la 5e édition du festival Oh les beaux jours !.  — Un podcast produit par Des livres comme des idées. Montage : Clément Lemari ey Voix : Benoît Paqueteau Musique : The Unreal Story of Lou Reed by Fred Nevché & French 79 2021 © Oh les beaux jours !.  
90 minutes | Sep 23, 2019
Silvia Avallone et Daniel Pennac — Complicità letteraria
S’il y a un écrivain qui aime partager ses découvertes littéraires, c’est bien Daniel Pennac ! L’auteur de la saga Malaussène raconte avoir eu un véritable coup de foudre à la lecture du premier roman de Silvia Avallone, D’Acier, fasciné par la « puissance d’écriture incroyable » de cette jeune Italienne. Salué par le prix Campiello du premier roman en Italie, par plusieurs prix de lecteurs en France, traduit en plus de 20 langues et adapté au cinéma, ce roman social et initiatique a valu à Silvia Avallone une renommée internationale. Celle qui lisait enfant les livres de Daniel Pennac traduits en italien confesse, à l’instar d’une génération, qu’il est l’un des premiers à lui avoir donné le goût de la lecture, puis de l’écriture. Quatre ans après Marina Bellezza, où elle poursuivait son exploration d’une Italie au bord du gouffre à travers un amour impossible, Silvia Avallone fait, dans La Vie parfaite, le portrait bouleversant d’une génération écartelée entre ses doutes et ses rêves, entre précarité et espoir. « Si modestes soient-ils, ses personnages sont des géants ; ils nous donnent à voir le monde en sa folie même », affirme Pennac, qui dévore chacun de ses nouveaux livres. Inspiré par le festival Italissimo qui les avait réunis à Paris l’an dernier, Oh les beaux jours ! leur a proposé de se retrouver à Marseille pour une rencontre transalpine que Daniel Pennac animera avec la générosité et la vivacité qu’on lui connaît. Che piacere ! Avec Silvia Avallone et Daniel Pennac. Rencontre traduite par Valentine Leÿs et enregistrée en public à La Criée - théâtre national de Marseille le 30 mai 2019. — À lire Silvia Avallone, La Vie parfaite, traduit de l’italien par Françoise Brun, Liana Levi, 2018. Daniel Pennac, Le Cas Malaussène, tome 1. Ils m’ont menti, Gallimard, 2017 ; Mon frère, Gallimard, 2018. — Rencontre en coproduction avec l’Institut culturel italien de Marseille. Un enregistrement réalisé par Des livres comme des idées dans le cadre de la 3e édition du festival Oh les beaux jours !. Montage : Élisa Portier — Générique : Charline Pouret —2019 © Oh les beaux jours !
77 minutes | Sep 6, 2019
Christian Garcin et Jean-Pierre Luminet — Trous noirs et pages blanches
Oh les beaux jours ! réunit l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet et l’écrivain Christian Garcin pour une rencontre vertigineuse autour des liens entre sciences et littérature qui nous mènera, de trous noirs en pages blanches, de l’infiniment grand à l’infiniment passionnant ! Jean-Pierre Luminet est sans doute le plus littéraire des scientifiques. Ce grand astrophysicien de renommée internationale, spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, dont un astéroïde porte le nom, est également poète et romancier. Dans ses écrits – nombreux et variés –  il n’a de cesse d’établir des correspondances entre l’art, les sciences et les mots. Des textes qui ont sans doute inspiré Christian Garcin, écrivain polymorphe, également traducteur, qui sait convoquer la science dans la fiction. Son dernier roman, Les Oiseaux morts de l’Amérique, met en scène un vétéran du Vietnam qui, devenu vagabond à Las Vegas, s’évade par la pensée, voyageant dans le futur comme dans le passé, à la reconquête d’une mémoire muette, d’un langage du souvenir. Avec ce récit foisonnant, Christian Garcin aborde de façon inédite la question des pliures du temps, jouant de correspondances mystérieuses et de passerelles invisibles entre différents niveaux de réalité. Autant de principes qui rejoignent les champs de recherches de l’astrophysique… Et un point de départ fascinant pour nourrir cette conversation entre l’écrivain et l’astrophysicien ! « Qu’est-ce que le passé ? Le modifions-nous en le revisitant ? Nous est-il jamais arrivé de nous tenir côte à côte de l’enfant que nous avons été, et de lui chuchoter quelques mots à l’oreille pour qu’il puisse se souvenir, plus tard, de cette scène ? » Christian Garcin Avec Christian Garcin et Jean-Pierre Luminet. Une rencontre animée par Sophie Joubert et enregistrée en public à La Criée, théâtre national de Marseille, le 1er juin 2019. — À lire : Christian Garcin, Les Oiseaux morts de l’Amérique, roman, Actes Sud, 2018 ; Travelling, avec Tanguy Viel, récit, JC Lattès, 2019. Jean-Pierre Luminet, Les Trous noirs, essai, Points Sciences, 2017 ; Un trou énorme dans le ciel, poésie, Éditions Bruno Doucey, 2014. Le blog de Jean-Pierre Luminet : blogs.futura-sciences.com/luminet — Un enregistrement réalisé par Des livres comme des idées dans le cadre de la 3e édition du festival Oh les beaux jours !. Montage : Élisa Portier — Générique : Charline Pouret — 2019 © Oh les beaux jours !
92 minutes | Sep 5, 2019
Arno Bertina et Patrick Boucheron — La Trace et l'Aura
Avec l’Histoire mondiale de la France, qu’il a dirigée avec succès, ses cours au Collège de France, ses émissions pour Arte et pour France Culture, Patrick Boucheron a acquis une notoriété à laquelle peu d’historiens peuvent prétendre aujourd’hui. C’est donc avec excitation qu’on l’entend évoquer son dernier essai, La Trace et l’Aura, où il revient à son champ d’études privilégié : le Moyen Âge. Avec une passion érudite, il y fait le récit de la vie – ou plutôt des vies posthumes – d’Ambroise, élu évêque de Milan en 377, à cette époque de l’Antiquité tardive où la ville est l’une des capitales de l’Empire romain. En interrogeant le temps long de l’histoire, il nous révèle sur douze siècles les multiples directions que peut prendre un récit qui cherche à se renouveler, entre manipulation du souvenir et mémoire chahutée. Pour comprendre sa tentative de « rendre l’épaisseur des temps par quelques expériences narratives », Oh les beaux jours ! a demandé à l’écrivain Arno Bertina d’interroger Patrick Boucheron. Ensemble, ils évoquent les manières dont se fabriquent les identités collectives mais aussi les frontières poreuses entre histoire et littérature. Avec Patrick Boucheron. Entretien animé par Arno Bertina enregistré en public au Musée d'Histoire de Marseille le 31 mai 2019. — À lire Patrick Boucheron, La Trace et l’Aura. Vies posthumes d’Ambroise de Milan (IVe-XVIe siècle), coll. « L’Univers historique », Seuil, 2019. Arno Bertina, Des châteaux qui brûlent, Verticales, 2017. — Un enregistrement réalisé par Des livres comme des idées dans le cadre du festival Oh les beaux jours !. montage : Élisa Portier — générique : Charline Pouret — 2019 © Oh les beaux jours !
86 minutes | Sep 5, 2019
Vincent Message et Baptiste Morizot — Des animaux et des hommes
Baptiste Morizot, philosophe, est l’auteur d’un livre passionnant, La Piste animale, où il vivifie sa pensée par des pratiques de terrain. À travers des récits de pistages des grands prédateurs, de l’ours de Yellowstone au loup du Var, de la panthère des neiges du Kirghizistan aux lombrics de nos composts d’appartement, il repense la cohabitation entre l’homme et l’animal. Il nous apprend à « voir l’invisible » et nous convie à adopter « d’autres dispositions à l’égard du vivant ». Pister devient alors un art de penser, où l’intuition et l’imagination côtoient le raisonnement, une tentative de renouvellement d’attention aux vivants. La cause animale est aussi au cœur des préoccupations de l’écrivain Vincent Message, notamment dans son roman Défaite des maîtres et possesseurs, dont le titre – inspiré des mots de Descartes – nous renvoie de manière glaçante à nos échecs. Des êtres d’une race supérieure ont conquis la planète et les hommes, sous leur emprise, sont traits comme on trait les animaux ; on distingue désormais humains de compagnie et humains de boucherie… La réalité des abattoirs et les dérives de l’élevage industriel ont inspiré à Vincent Message ce récit, fable brillante sur la domination mais aussi réflexion sur les espèces et sur notre comportement envers les animaux. À l’heure où l’on assiste à des débats passionnés sur la transition écologique et l’effondrement de la biodiversité, le véganisme, le spécisme et les droits des animaux, une rencontre avec deux auteurs dont la pensée originale nous exhorte à modifier notre regard et à changer nos pratiques. Avec Vincent Message et Baptiste Morizot. Entretien animé par Sophie Joubert enregistré en public à la scène littéraire du festival Oh les beaux jours ! le 1er juin 2019. — À lire : Vincent Message, Défaite des maîtres et possesseurs, Seuil, 2017. Baptiste Morizot, La Piste animale, coll. « Mondes sauvages », Actes Sud, 2018. — Un enregistrement réalisé par Des livres comme des idées dans le cadre de la 3e édition du festival Oh les beaux jours !. Montage : Élisa Portier — Générique : Charline Pouret — 2019 © Oh les beaux jours !
90 minutes | Sep 5, 2019
Alain Damasio et Judith Nicogossian — Vitalités
Alors que les frontières entre science et science-fiction s’estompent toujours plus – l’une se nourrissant de l’autre et vice-versa –, Oh les beaux jours ! invite à dialoguer le roi de la SF française Alain Damasio et l’anthropobiologiste et philosophe Judith Nicogossian, spécialiste de l’adaptabilité du corps hybride, de l’impact des techniques et des technologies sur le corps humain, que ce soit dans le champ militaire, celui de la science ou de la santé, dans le domaine de la mode ou dans la manière d’utiliser les technosciences pour explorer la construction culturelle du genre. Ensemble, ils refont le monde (qui vient), en s’intéressant plus particulièrement à la notion de transhumanisme et des corps augmentés, un des nombreux sujets au cœur du nouveau roman d’Alain Damasio : dans Les Furtifs, il imagine un avenir où chaque individu possède son propre alter ego numérique, activable via une bague qui interface notre rapport au monde. La bague au doigt, nous voilà tout à fait libres et parfaitement tracés… Alain Damasio et Judith Nicogossian. Rencontre animée par Sophie Joubert et enregistré en public à la scène littéraire du festival Oh les beaux jours ! le 1er juin 2019. — À lire : Alain Damasio, Les Furtifs, la Volte, 2019 ; La Horde du contrevent, La Volte, 2004. Judith Nicogossian, La Norme du corps hybride, L’Harmattan, 2016. — Un enregistrement réalisé par Des livres comme des idées dans le cadre de la 3e édition du  festival Oh les beaux jours !. Montage : Élisa Portier — Générique : Charline Pouret —  2019 © Oh les beaux jours ! 
75 minutes | Sep 5, 2019
Philippe Descola et Alessandro Pignocchi — Par-delà nature et culture
Une rencontre passionnante entre l’un des plus éminents anthropologues de notre époque, lu et étudié dans le monde entier, et un auteur de BD qui sait mêler avec brio sciences humaines et humour incisif. D’après Philippe Descola – anthropologue et professeur au Collège de France –, Bruno Latour et de nombreux autres penseurs contemporains, il est temps de se défaire de notre concept de « Nature » et d’apprendre à penser par-delà la distinction que l’Occident moderne trace entre la nature et la culture. Selon Alessandro Pignocchi, chercheur mais aussi auteur de bande dessinée, en France c’est dans les ZAD, et notamment celle de Notre-Dame-des-Landes, que cette révolution cosmologique trouve son expression la plus concrète et la plus massive. Il faut sortir de la nature à vocation utilitaire à laquelle elle se trouve cantonnée : la nature n’est pas utile, elle est source de liens. À partir d’images tirées des albums d’Alessandro Pignocchi, les deux auteurs croiseront leurs points de vue sur l’anthropologie, l’écologie des relations et la façon dont les sciences et la bande dessinée peuvent traduire ensemble les usages du monde. Ils nous donneront sans doute également des Nouvelles des Indiens Jivaros, titre d’un album de Pignocchi où il raconte ses découvertes et ses déconvenues dans la jungle amazonienne chez les Jivaros Achuar, sur les traces d’un certain… Philippe Descola, qui vécut parmi eux de 1976 à 1979. Avec Philippe Descola et Alessandro Pignocchi. Rencontre animée par Sophie Joubert et enregistré en public au Musée d'Histoire de Marseille le 31 mai 2019. — À lire : Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, 2005. Alessandro Pignocchi, Anent. Nouvelles des Indiens Javaros, Steinkis, 2016 (préface de Philippe Descola ; La Recomposition des mondes, Seuil, 2019. — Rencontre en coproduction avec Opera Mundi. Un enregistrement réalisé par Des livres comme des idées dans le cadre de la 3e édition du festival Oh les beaux jours !. Montage : Élisa Portier — Générique : Charline Pouret —2019 © Oh les beaux jours !
68 minutes | Sep 5, 2019
Léonor de Récondo — Manifesto
Rencontre avec la violoniste et écrivaine Léonor de Récondo pour un dialogue intime autour de son œuvre littéraire et musicale, mais aussi autour de son père, le peintre et sculpteur Félix de Récondo, auquel elle rend un hommage poignant dans son dernier livre, Manifesto. Renouant avec la veine autobiographique de son premier roman Rêves oubliés (2012), elle y fait le récit de la longue veillée précédant sa mort, entre évocations de sa jeunesse (la guerre d’Espagne, l’exil), de son rapport à l’art, et conversations rêvées (avec Hemingway). Dans ces moments de recueillement, la présence solaire de sa mère lui permet de convoquer le couple qu’ils formaient et leur puissant amour familial. Un somptueux éloge de l’amour, de la joie partagée, et de la force créatrice comme ultime refuge à la violence du monde. Avec Léonor de Récondo. Entretien animé par Guénaël Boutouillet enregistré en public à l'Alcazar de Marseille le 1er juin 2019. _ À lire :   Léonor de Récondo, Manifesto, Sabine Wespieser, 2019. _ Un enregistrement réalisé par Des livres comme des idées dans le cadre de la 3e édition du festival Oh les beaux jours ! Montage : Élisa Portier — Générique : Charline Pouret — 2019 © Oh les beaux jours !
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